Vente de Solférino : pourquoi le PS est contraint de vendre son siège du 7e arrondissement de Paris
BIJOU DE FAMILLE - Le trésorier du PS Jean-François Debat à annoncé mardi 19 la mise en vente du siège emblématique du parti du 10, rue de Solférino (7e arr. de Paris), confirmant une information révélée début août. Installé depuis 37 ans dans ce bel immeuble par François Mitterrand, les troupes au poing et à la rose vivent en effet une situation économique difficile depuis la double défaite à la présidentielle et aux législatives. Des débâcles synonymes de troubles politiques pour la première et financiers pour la seconde.
Avec une aide de l'État, conditionnée au nombre de voix recueillies au premier tour des législatives, passée de 25 millions d'euros par an à tout juste 7, le PS fait face à une crise économique durable. Un total de 90 millions d'euros va manquer aux caisses du parti sur le quinquennat, le contraignant à une sévère cure d'austérité.
Et le montant pourrait ne pas être totalement comblé par la seule vente du plus beau des bijoux de la famille socialiste, estimé entre 50 et 60 millions d'euros "seulement". Une valeur qui ne devrait en outre pas être la seule boussole de la transaction, a prévenu Jean-François Debat. Le trésorier à ainsi assuré que "l'offre la plus avantageuse économiquement" ne sera pas forcément retenue "si l'acquéreur ne correspondait pas aux valeurs, à l'éthique du PS". Un avertissement que d'aucun ont immédiatement analysé à destination du FN mais qui pourrait surtout -le parti frontiste ayant d'autres chats à fouetter et a déjà un nouveau siège- concerner certains industriels ou investisseurs.
C'est quoi qu'il en soit une page qui se tourne pour les socialistes dont les 3.000 mètres carrés de Solférino représentent bien plus que cela.
"Le PS devrait attendre son congrès pour laisser à la direction de refondation le soin de prendre des décisions aussi lourdes. Je ne suis pas certain qu'il y ait urgence", à regretté mardi soir l'ex-député socialiste Patrick Mennucci cité par Le Figaro, verbalisant l'avis de certains des "anciens" du parti pour qui c'est un symbole qui est attaqué. Au contraire des plus jeunes qui y voient une bonne occasion de -aussi- tourner une page.
"L'histoire centenaire du PS ne se réduit pas à trente-six ans passés rue de Solferino! La SFIO était cité Malesherbes, puis Mitterrand était place Bourbon; en 1997, sous Jospin, des travaux nous ont contraints de nous installer rue de Vaugirard… Arrêtons de dramatiser", répond un membre de la direction provisoire. Ce qui confirme, en filigrane, que le PS va aussi devoir se trouver un nouveau patron emblématique.
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