Viols d'enfants en Centrafrique : la réaction de l'ONU mise en cause
Ce sont 14 soldats français qui seraient accusés de viol sur mineurs en Centrafrique, durant l'opération Sangaris. Les témoignages d'une dizaine d'enfants impliquant les militaires ont été recueillis par le personnel de l'ONU, dont le rapport a été dévoilé par le journal britannique The Guardian. Les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014 sur l'aéroport de la capitale Bangui, selon le ministère de la Défense. Si les autorités françaises ont bien sûr condamné de tels comportements, l'affaire a eu bien du mal à être révélée.
Une enquête de l'ONU sur ces viols avait débuté au printemps 2014. Elle a été transmise aux autorités française en juillet 2014, mais d'une manière assez surprenante. Selon The Guardian, c'est un employé de l'ONU, Anders Kompass, qui aurait remis ce rapport à la France devant l'incapacité de l'ONU à régler le problème. Une décision contraire au protocole qui lui a valu d'être suspendu le 17 avril dernier.
Mais c'est suite à l'intervention d'une ONG que l'affaire a fuité dans la presse. C'est Paula Donovan de Aids free world, organisation qui lutte contre les abus sexuels lors des opérations de maintien de la paix, qui a transmis l'information au Guardian: "ces allégations de graves crime sexuels ne sont vraiment prises au sérieux par les Nations unies que quand l'organisation est elle-même en danger d'être publiquement exposée par les médias", a-t-elle confié à France-24. Elle dénonce également le fait que l'ONU soit plus préoccupée par le cas d'Anders Kompass que par les victimes.
Les autorités françaises rappellent quant à elle qu'une enquête a été ouverte dès que les faits ont été portés à sa connaissance en juillet 2014. Dans un communiqué, le ministère de la Défense a annoncé mercredi 29 que "le ministre de la Défense a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité".
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. En plus de la justice militaire, les soldats mis en cause devraient donc également répondre de ces accusations devant le juge pénal.
Interrogé sur le sujet ce jeudi sur Europe-1, Michel Sapin, ministre des Finances, a rappelé le principe de la présomption d'innocence et appelé à ne pas jeter "l'opprobre" sur l'ensemble des forces armées, particulièrement mises à contribution en ce moment.
Victor Lefebvre
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