Xavier Bertrand renonce à la primaire pour se consacrer à sa région
Xavier Bertrand (Les Républicains), élu dimanche 13 dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie où il a battu Marine Le Pen, ne sera finalement pas candidat à la primaire de droite et du centre en vue de 2017. Cette décision est "irrévocable", a-t-il annoncé lundi 14 sur France 2, indiquant également qu'il quittait ses fonctions de député de l'Aisne et de maire de Saint-Quentin.
Premier à se déclarer à la primaire en septembre 2012, il a expliqué: "cette campagne que j'ai menée pendant presque une année, où j'ai rencontré la colère des gens, le sentiment d'abandon (...) la misère, je l'ai prise comme un coup de poing en pleine figure. Et ça a changé à jamais ma façon de faire de la politique".
"C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de me consacrer pleinement à la région. Je ne me sens pas légitime pour participer à cette primaire parce que j'ai été ministre et j'ai entendu le message pendant toute cette campagne: +vous avez été ministre, qu'est-ce que vous avez fait?+", a-t-il poursuivi."Ces trente dernières années, la classe politique a failli. Il y a bien une faillite collective. J'ai fait partie de cette classe politique. Aujourd'hui, je demande à être jugé sur ce que je vais faire à la tête de la région en m'occupant des gens et en m'y consacrant à 100%".
"Je vais être à la tête avec plus de devoirs que de droits d'une région de plus de six millions d'habitants, qui a un passé industriel formidable et qui a un avenir industriel. Je veux montrer qu'on peut faire reculer le chômage, améliorer la vie quotidienne, le transport, la garde d'enfants, améliorer la sécurité, donner de l'espoir aux enfants. Si je réussis à faire mes preuves, les gens se diront que je mérite peut être mieux que l'image des politiciens parisiens", a-t-il également affirmé.
Car Xavier Betrand est dégoûté par les querelles politiciennes qui se trament dans la capitale. "Regardez le spectacle de ma famille politique, où la seule réponse apportée à cela, c'est l'organigramme des Républicains ou la date de la primaire. Mais mon Dieu! Qu'ils se réveillent ou alors on va vers une catastrophe politique", a-t-il dit alors que le parti de Nicolas Sarkozy vient d'annoncer l'éviction de sa vice-présidente Nathalie Kosciusko-Morizet.
La décision de Xavier Bertrand survient alors que l'ancien ministre, d'origine picarde, avait déjà annoncé s'être détaché des tenors de son parti il y a quelques mois. "Le système ne m’a jamais accepté", avait-il en effet expliqué au Monde fin septembre. "J’ai toujours senti une forme de mépris à mon égard de la part de beaucoup de ténors politiques. Quand en 2012, j’ai été réélu député de justesse, après qu’on m’a collé l’étiquette de Parisien, ça a créé un déclic: depuis, j’ai décidé de totalement assumer mon enracinement provincial". Puis, interrogé début décembre sur les régionales par BFMTV-RMC, il avait ensuite fustigé la politique nationale qui "ne pense qu'à son nombril". "On a été infoutus de sortir des gens du chômage et de l'insécurité et on va leur dire ce qu'ils doivent faire dans l'isoloir? (...)Tout le monde connait mes idées, mais cette campagne (régionale, NDLR), je l'ai voulue locale. Et comme dans mes meetings il n'y a pas beaucoup de caméras, ça intéressait moins (les leaders nationaux). C'est l'échec d'une politique qui veut plaire dans les salons parisiens", s'était-il alors insurgé.
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