Alep : les quartiers rebelles soumis à un intense bombardement du régime, l'un des derniers hôpitaux détruit
C'est un déluge de fer et de feu qui s'abat sans discontinuer depuis le début de la semaine sur les quartiers à lest d'Alep, tenus par les rebelles qui s'opposent au régime de Bachar al-Assad. Depuis cinq jours, roquettes, missiles, obus et barils d'explosifs tombent sans distinction entre objectifs civils et militaires sur la deuxième ville de Syrie, assiégée depuis 2012.
L'ancienne capitale économique du pays est désormais transformée en un immense champ de ruine où le sol tremble au rythme des explosions et où les rares civils qui s'aventurent hors des abris le font poussés par la faim, alors que plane le spectre de la famine.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) au moins 27 civils ont péri ce samedi 19 dans des frappes aériennes et bombardements du régime syrien sur les quartiers rebelles d'Alep, au cinquième jour de l'offensive de l'armée, après une trêve d'un mois, portant à plus de 90 le nombre de civils tués depuis mardi.
L'un des derniers hôpitaux en état dans les quartiers est de la ville a été évacué vendredi après avoir été endommagé deux jours plus tôt par des barils d'explosifs qui l'ont mis hors service. Les quelques rares structures de soins et dispensaires clandestins qui subsistent continuent à dispenser de maigres soins mais les intenses bombardements dissuadent les quelques 250.000 civils qui restent dans cette partie de la ville de s'y rendre. Les rares écoles encore ouvertes ont été fermées.
Un centre des célèbres Casques blancs, ces secouristes en zone rebelle dont les représentants ont été reçu à l'Assemblée nationale, a été complètement dévasté dans le quartier de Bab al-Nayrab et ses véhicules complètement détruits. Ces derniers affirment avoir recensé l'explosion de "2.000 obus d'artillerie et 250 frappes aériennes".
L'offensive du régime pour reprendre la ville mobilise des milliers d’hommes venus de l’armée régulière, de milices paramilitaires irakiennes, comme Harakat al-Nujaba, ainsi que du mouvement chiite libanais Hezbollah. De leur côté, les forces insurgées, menées par les djihadistes du Fatah al-Sham (ancien Jabhat al-Nosra, émanation d'al-Qaïda en Syrie) et les salafistes d'Ahrar al-Sham, ont échoué dans leurs tentatives de briser le siège.
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