Aux primaires de Caroline du Sud, Donald Trump écrase Nikki Haley, ancien gouverneur de cet État, puis enfonce le clou dans le Michigan
MONDE - Sans surprise, Donald Trump a écrasé samedi 24 février 2024 sa rivale Nikki Haley à la primaire républicaine de Caroline du Sud. L’ancienne ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU accuse désormais un retard conséquent dans la course à l’investiture, elle qui misait sur "son" Etat, dont elle a été représentante puis gouverneur durant six ans, pour tenter de revenir un peu dans la course à l'investiture. L’ancien président, qui ne rate aucune occasion de critiquer le démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection en novembre, entend sonner le glas lors du Super Tuesday, le 5 mars prochain. Lâchée par un donateur, Haley ne l’entend pas de cette oreille et persiste, misant, selon des observateurs, sur les démêlés judiciaires de Donald Trump.
Sans pitié et sans l’ombre d’un doute, Donald Trump poursuit son sans-faute. Après avoir écrasé ses rivaux en janvier dans les États de l’Iowa et du New Hampshire, il a récolté 61% des voix lors des primaires de Caroline du Sud. Nikki Haley, son dernier adversaire après le forfait de Ron DeSantis, gouverneur de Floride, n’a obtenu que 32 % des voix.
"Joe, tu es viré"
Un quatrième revers de suite pour la républicaine, dont un face à... personne. Répétant que “la course (était) loin d’être terminée”, celle qui se qualifie de “battante” et de “teigneuse”, souhaitait drainer “la moitié des voix qui ne sont pas allées” à son adversaire lors des prochaines primaires. Pour ce faire, il était question de commencer par remporter la primaire dépourvue d’enjeu du Nevada le 6 février dernier. Mais Nikki Haley a échoué à remporter cette victoire symbolique dont elle avait besoin. La majorité des électeurs ont voté nul, portant un coup dur à sa crédibilité.
Samedi 24 février, les deux candidats à l’investiture républicaine avaient rendez-vous avec l’électorat de Caroline du Sud. Nikki Haley, 52 ans, a été représentante de cet État au Congrès puis gouverneur durant six années, avant sa nomination par Donald Trump au poste d’ambassadrice des USA auprès de l’ONU.
"Je n'abandonne pas ce combat", a-t-elle dit, promettant de "se battre pour l'Amérique". Après avoir affirmé que son rival sera de nouveau perdant face à Joe Biden, elle avertit aussi contre un éventuel nouveau mandat de l’ancien président. "Nous ne survivrons pas à quatre ans de plus du chaos de Trump”, rebondi sur l’une des déclarations de son adversaire à propos des poursuites dont il fait l’objet. "Voilà le chaos qui accompagne Donald Trump, et ce genre de propos offensants va continuer chaque jour jusqu'à l'élection", a déclaré Haley, faisant référence aux propos du milliardaire selon lesquels ses inculpations feraient de lui un candidat sympathique aux yeux des électeurs noirs.
Pour le favori républicain et son équipe de campagne, plus de temps à perdre avec Nikki Haley. Dès l’annonce de sa victoire, Donald Trump a immédiatement ciblé l’actuel locataire de la Maison-Blanche. “Joe, tu es viré !”, a-t-il asséné, en référence au célèbre slogan d’une de ses anciennes émissions de télé-réalité.
Haley lâchée par un donateur
Son succès intervient quelques jours après sa condamnation, par le tribunal de l’État de Manhattan, à une amende de 354,9 millions de dollars pour fraudes financières. L’accusé, qui a fait appel, avait déjà été condamné fin janvier par un tribunal civil de New York à verser 83,3 millions de dollars à l'auteur E. Jean Carroll, qui l’accuse de diffamation, sur fond d’accusations de viol dans les années 1990. Donald Trump a également fait part de faire appel de ce verdict.
Pour l’ancien président, l’investiture républicaine, du point de vue électoral, ne fait plus guère de doutes. Une semaine avant le Super Tuesday, Donald Trump a même enfoncé le clou en remportant la primaire de l’État du Michigan, obtenant une nouvelle fois, selon les premières estimations, plus de 60 % des voix. Après les prochains scrutins dans l’Idaho, le Missouri et le Dakota du Nord, le Super Tuesday, prévu le 5 mars et réunissant les scrutins d’une quinzaine d’Etats, dont le Texas et la Virginie, pourrait définitivement consacrer Trump. Son équipe de campagne mise sur une victoire le 19 mars au plus tard.
Quant à Nikki Haley, des observateurs supposent que sa décision de poursuivre ses efforts se justifie par son espoir qu’une décision de justice ou un problème de santé écarte Donald Trump de la course. Son premier procès pénal est prévu pour le 25 mars et il est accusé d'avoir maquillé les comptes de son entreprise pour dissimuler, entre autres, le versement de 130 000 dollars à une star du X, Stormy Daniels, juste avant la présidentielle.
L’ancienne ambassadrice américaine doit elle faire face à de nouveaux obstacles, comme la suspension, par l'organisation Americans for Prosperity, un de ses plus importants donateurs, de ses financements. “Nous avons besoin de revoir nos priorités de financement”, s’est justifié l’organisation au lendemain de la défaite de sa candidate en Caroline du Sud...
La républicaine a tenté de rassurer ses électeurs, en affirmant au New York Times avoir récolté un million de dollars en seulement 24 heures, pour rester en lice jusqu’au Super Tuesday.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.