Bataille de Mossoul : le "calife" Abou Bakr al-Baghdadi aurait fui la ville et se cacherait dans le désert
La rapide avancée des troupes irakiennes depuis leur offensive de mi-février pour reprendre les quartiers ouest de la ville de Mossoul à l'Etat islamique aurait précipité la fuite de leur chef, le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. L'homme qui avait proclamé le califat à cheval entre la Syrie et l'Irak en juin 2014 dans cette même ville de Mossoul se cacherait depuis dans le désert irako-syrien entouré de certains de ses plus fidèles lieutenants.
Le chef de Daech "n'exerce probablement aucune influence tactique sur la manière dont la bataille est menée" contre les forces irakiennes à Mossoul, a expliqué mercredi 8 un responsable américain de la Défense. Les États-Unis offrent 25 millions de dollars pour toute information permettant la capture mort ou vif du leader de la plus puissante organisation terroriste du monde.
Début novembre, soit une quinzaine de jours après le début de la bataille de Mossoul, Abou Bakr al-Baghdadi avait, dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux, exhorté ses troupes à se battre farouchement à Mossoul, argumentant que "tenir ses positions dans l'honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte". Alors que les djihadistes subissaient une série de revers dans la zone irako-syrienne, il avait ordonné à des kamikazes de Daech d'attaquer les villes des "mécréants" et à "semer la dévastation sur leurs terres et faire en sorte que leur sang coule comme des rivières".
Sur le terrain mossouliote, la sinistre prison de Badouch, située au nord-ouest de la ville, a été reconquise par les forces de la 9e division blindée irakienne, en pointe des combats depuis le début de l'offensive, appuyés par des miliciens chiites, a annoncé l'armée, sans indiquer si des détenus s'y trouvaient toujours.
C’est dans cette établissement pénitentiaire à la terrible réputation qu’en juin 2014, lors de la conquête de la ville par l'EI, les djihadistes avaient exécuté 600 détenus, principalement des chiites, selon Human Right Watch. Plus de 500 femmes yézidies, dont la religion est considérée hérétique par Daech, y auraient été détenues dans des conditions inhumaines avant d'être vendues comme esclaves, souvent sexuels.
Sur le front syrien, les combattants arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) sont sur le point de terminer l'encerclement de Raqqa, cette grande ville de l'est de la Syrie, capitale autoproclamée du califat. De rudes combats sont attendus pour la reprendre aux mains des djihadistes, comme à Mossoul. Selon le renseignement américain, les leaders djihadistes ont commencé à quitter la ville pour se replier vers les wilayats (régions militaires des djihadistes) situées dans le désert irako-syrien.
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