Bataille de Palmyre : les djihadistes de Daech infligent un revers cinglant à l'armée de Bachar al-Assad

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Stéphane Mantoux avec la rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 13 décembre 2016 - 17:06
Mis à jour le 14 décembre 2016 - 11:18
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Etat islamique Palmyre Victoire Armée syrienne combats djihadistes Bachar al-assad Damas
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L'offensive de l'Etat islamique donne à l'évidence un coup de fouet moral à l'organisation, qui n'avait plus capturé d'agglomération importante depuis un an et demi.
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Sept mois après en avoir été chassée par l’armée syrienne, l'organisation Etat islamique a repris, dimanche 11, la totalité de la ville de Palmyre, dans le centre de la Syrie. Un camouflet pour le régime de Damas, qui laisse sur le terrain beaucoup de matériel militaire. Stéphane Mantoux, agrégé d'Histoire, spécialiste des questions de défense et observateur de référence de la stratégie de l'EI, décrypte en partenariat avec "FranceSoir", cette victoire hautement symbolique des djihadistes de Daech.

Mai 2015: l'Etat Islamique (EI) s'empare de la ville de Palmyre. 27 mars 2016: le régime syrien, dopé par l'intervention russe du mois de septembre précédent, et au terme d'une campagne longue et coûteuse, reprend la cité antique aux djihadistes. 11 décembre 2016: après quatre jours d'une offensive de grande ampleur, l'EI entre de nouveau dans Palmyre.

Ces quelques dates montrent la situation précaire dans laquelle se trouve encore le régime syrien, malgré ses puissants soutiens étrangers. Victorieux à Alep-Est, celui-ci perd pourtant Palmyre, reconquise de haute lutte voilà 8 mois. D'aucuns s'étonnent de l'effondrement si rapide des forces du régime dans l'est de la province de Homs. Mais en réalité, l'organisation djihadiste n'avait pas été chassé très loin de Palmyre: s'étant replié en bon ordre, elle n'avait cessé depuis de lancer des contre-attaques autour de la ville, se battant parfois assez près de l'agglomération. A l'inverse, le régime syrien, lui, s'était focalisé sur d'autres secteurs, et en particulier Alep depuis le mois de juin. Résultat: Palmyre et ses environs n'étaient plus défendues que par des forces, pour l'essentiel, de seconde ligne, qui n'ont pas tenu le choc malgré leur matériel lourd lorsque l'EI a lancé une grande offensive à partir de 8 décembre dernier.

Bien que le groupe salafiste doive abandonner Palmyre le 27 mars 2016, il reste encore très proche de la ville. Une des premières vidéos longues de la wilayat de Homs (qui tient le front de Palmyre) mise en ligne après la reprise de la cité, le 16 mai, montre ainsi 2 canons D-30 de 122 mm qui bombardent l'aéroport militaire de Palmyre, à l'est de la localité, de même qu'un canon automoteur 2S1 Gvozdika de 122 mm (le D-30 a une portée efficace de 15 km, 21 km avec des projectiles spéciaux, idem pour le 2S1). L'EI engage également autour de Palmyre, durant le mois d'avril, des chars T-72M1 et T-55.

La vidéo "Nette victoire", publiée le 4 juillet, montre le succès spectaculaire de l'Etat islamique au champ gazier al-Shaer (à environ 48 km au nord-ouest de Palmyre), repris au régime début mai 2016, et les combats autour d'Huwaysis (62 km au nord-ouest de Palmyre ; 25 km à l'est/sud-est du champ gazier d'al-Shaer) à la même période. Dans l'attaque du champ gazier, les djihadistes engagent encore un canon D-30, des chars T-72M1 et T-55 et de nombreux technicals, ainsi que ses troupes d'élite, les inghimasiyyi. La chute du champ gazier d'al-Shaer offre sans doute, jusqu'à la reprise de Palmyre le 11 décembre, le butin matériel le plus conséquent de l'année 2016 pour l'EI: au total 7 chars T-55, 2 chars T-62, 4 véhicules blindés BMP-1, 1 lance-roquettes multiple BM-21, et aussi un canon M-46 de 130 mm.

L'EI met la main sur d'importantes quantités d'armes et de munitions. De nombreuses armes légères et collectives, avec leurs munitions, sont prises. Parmi les nombreuses munitions, on voit dans l'ordre un missile antichar 9M111 Fagot ou AT-4 Spigot, un missile antichar 9M14M (AT-3 Sagger), un lance-missiles antichar Fagot à côté de plusieurs RPG-7, des obus perforants de 100 mm pour char T-55, des obus perforants de 115 mm pour char T-62,  des roquettes Grad de 122 mm, des munitions pour le canon 2A28 Grom de 73 mm du BMP-1, au moins 2 missiles antichars 9M131M Metis-M, au moins 4 lance-roquettes thermobariques russes RPO-A Shmel. Un canon antiaérien S-60 de 57 mm sur affût roulant est également capturé, avec des munitions que l'on voit en caisse. L'organisation filme également plus de 20 corps de soldats ou miliciens du régime tués durant les combats.

La vidéo "Les charges de la rédemption" (mise en ligne le 11 août) montre les opérations de l'organisation terroriste à environ 11-12 km à l'est de Palmyre, fin juin/début juillet, où est notamment abattu un hélicoptère russe Mi-35 (8 juillet). L'EI emploie toujours des chars T-55/T-72, un lance-missiles antichars Konkurs, de nombreux technicals: des inghimasiyyi sont transportés par BMP-1 pour un assaut sur une position du régime. Daech filme au total 16 corps de combattants du régime et fait 4 prisonniers, tout en s'emparant d'un char T-55, de nombreuses armes individuelles et collectives, et détruit au moins 2 T-62 avec un VBIED, et un char T-72 avec un missile Konkurs. La dernière vidéo longue montrant les combats menés par l'Etat islamique dans la wilayat Homs, "Les charges de la rédemption (2)", mise en ligne le 25 septembre dernier, présente les combats à Huwaysis début septembre, pour l'essentiel. L'EI engage des moyens d'appui conséquents: lance-missiles antichars Konkurs, M79 Osa, batterie de mortiers de 120 mm, pour la première fois un BM-21 Grad, et un canon M-46 de 130 mm ; et de nombreux véhicules: 1 char T-62, 2 T-55, 1 T-72 au moins, sans compter de nombreux technicals, et une infanterie conséquente.

La pression de la wilayat Homs sur les positions du régime autour de Palmyre s'accélère en octobre-novembre 2016. Le 13 octobre, une vidéo Amaq montre un tir de missile antichar (lanceur non visible: Konkurs/Fagot?) sur un char T-55 du régime, qui est touché. Le 15 octobre, près du champ gazier d'al-Shaer, des troupes du régime sont pilonnées par un ZPU-2 sur Hilux, un char T-55 avec blindage SLAT sur la tourelle et plaques de blindage latérales, une mitrailleuse lourde DSHK sur trépied et un mitrailleur PK. Le 3 novembre, l'EI revendique la destruction d'un autre hélicoptère de combat russe Mi-35 posé au sol, avec un missile antichar, dans le secteur d'Huwaysis. Le 22 novembre, une nouvelle vidéo Amaq montre une autre attaque du régime sur le front de Palmyre, avec chars et infanterie, qui est repoussée par les djihadistes.

Quelles sont les forces du régime syrien qui assurent la défense de Palmyre à la veille de l'attaque de l'EI, le 8 décembre? Selon une source pro-régime, celles-ci alignent alors un millier d'hommes environ. Il y a d'abord la branche locale des Forces Nationales de Défense (FND, province de Homs), milice pro-régime formée depuis 2013 avec l'appui iranien (les FND fournissent une infanterie souvent équipée et encadrée par l'armée régulière). Les FND de Homs tiennent le front au nord et à l'ouest de Palmyre. La 11ème division blindée de l'armée arabe syrienne, qui a ses cantonnements à Homs et Hama, est également engagée. Sa 60ème brigade blindée était déjà présente depuis un certain temps ; un régiment blindé spécialement créé pour cette occasion avait été acheminé fin mai 2016 pour l'offensive avortée sur la route menant de Palmyre à Deir-ez-Zor. Les unités régulières de l'armée tiennent le front juste autour de la ville de Palmyre.

On trouve aussi des éléments de la 18ème division et les Panther Forces du colonel Shaheen, subdivision des Tiger Forces du colonel Hassan (un T-62 capturé par l'EI dans Palmyre avec un marquage des Tiger Forces confirme la présence de l'unité). Fawj Maghawir al-Badiya (le régiment des commandos du désert ; une milice formée par la branche du renseignement militaire à l'automne 2015, qui a combattu à Palmyre et au champ gazier d'al-Shaer), qui était elle aussi sur le front de Palmyre, semble avoir été envoyée sur le front d'Alep début décembre (départ entre le 4 et le 6 décembre), affaiblissant ainsi la défense du régime juste avant l'offensive de l'EI. Quwat Dir’ al-Amn al-Askari (Forces Bouclier de la Sécurité militaire: une milice parrainée par le bureau 223 de la Sécurité Militaire à Lattaquié, créée en janvier 2016, qui a d'abord combattu en janvier-février dans le nord de la province de Lattaquié, puis à partir de mars à Palmyre ; elle avait également un contingent lors de l'offensive avortée sur Raqqa via Tabqa en juin, puis elle a combattu à Alep à partir de juillet) a également un contingent déployé sur place.

 Autre groupe présent: Liwa al-Imam al-Mahdi, une milice syrienne formée peut-être en 2014 par le Hezbollah libanais, et qui a combattu depuis sur plusieurs fronts, notamment à Alep. Une de ses subdivisions, le bataillon de l'Imam Ali (à ne pas confondre avec la milice irakienne chiite Kataib al-Imam Ali), est arrivée sur le front de Palmyre le 4 décembre, quelques jours avant l'offensive de l'EI. Une photo montre entre 50 et 80 combattants. Liwa Fatemiyoun, l'unité composée d'Afghans chiites recrutés par l'Iran pour se battre en Syrie, avait également selon toute vraisemblance une de ses subdivisions sur ce front. Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle donne en tout cas une idée du caractère hétéroclite des forces en présence du côté du régime.

Le 8 décembre, l'EI perce le front d'Huwaysis en utilisant un VBIED pour s'ouvrir la voie, infligeant sans doute plusieurs dizaines de tués au régime, et faisant 4 prisonniers au moins. Ce même jour, les avions américains détruisent une flotte de camions-citernes de l'EI près de Palmyre, profitant de la concentration des forces de l'organisation pour l'offensive. Amaq filme une position du régime prise dans le secteur de Huwaysis. Un char T-62 est capturé. Les FND de Homs annoncent la mort de 2 de leurs combattants, Adekar Ibrahim Salloum, âgé de 42 ans et Chaabane Salomon Ibrahim, âgé de 36 ans. La 11ème division blindée du régime annonce une violente offensive de l'EI, qui prépare ses assauts avec tirs de roquettes et d'obus. Le bataillon al-Imam Ali de Liwa al-Imam al-Mahdi tient le front à l'est de Palmyre, vers les silos, et prétend avoir détruit 1 ou 2 VBIED. Les Russes auraient transféré 4 hélicoptères sur la base de Tiyas/T4 pour soutenir les forces du régime.

Illustration: le 8 décembre, l'EI lance une attaque en tenailles en perçant le front de Huwaysis au nord-ouest de Palmyre (1) et attaquant plus à l'est à Jazal (1), et au sud/sud-ouest de la ville (2). Source: https://twitter.com/PetoLucem.

Le 9 décembre, on peut voir sur une vidéo Amaq plusieurs technicals (un Hilux avec KPV protégé par un bouclier ; un Land Cruiser avec bitube ZU-23), des fantassins avec AK-47, un tireur RPG-7 et un tireur PK de l'EI tirer sur des chars et des fantassins du régime. 3 corps sont filmés. Au nord-ouest de Palmyre, Amaq filme la fuite d'une dizaine de fantassins du régime, dont plusieurs sont abattus par les tirs de l'EI. Elle filme également une position du régime prise dans les champs gaziers au nord-est de la base aérienne de Tiyas/T4.

Une vidéo du front à l'est de Palmyre montre l'explosion d'un VBIED sur les positions du régime. Puis un véhicule de combat improvisé (pick-up avec plaques de blindage et blindage SLAT à l'avant, armé d'une DSHK) ouvre le feu, ainsi qu'un bitube ZU-23 sur Land Cruiser. Les fantassins de l'EI progressent (dont un tireur RPG-7 avec son pourvoyeur) et sont appuyés par le tir d'un canon S-60 de 57 mm monté sur camion et par le feu d'un char T-55. Un hélicoptère Mi-8/17 du régime est filmé en vol. L'EI filme également une position prise au régime, où il s'empare de lance-roquettes RPG-7 avec leurs munitions, d'un RPG 22/26, d'un canon ZU-23, d'un canon sans recul SPG-9, de nombreuses boîtes de munitions. L'EI s'empare ce jour-là du champ gazier de Jihar, à l'ouest de Palmyre. Un communiqué des FND de Homs explique que l'EI profite des mauvaises conditions météo et vise en particulier l'aéroport de Palmyre. Les FND, d'après leurs propres documents, ont pourtant des armes lourdes: un BM-21 Grad, d'un canon D-30 de 122 mm, un BMP-1, un char T-55 ou 62, un technical: une photo montre une quarantaine d'hommes montant au front. Les Forces Bouclier de la Sécurité Militaire reconnaissent la mort de Khadr Maged Younes et du major. Mohammed Ahmed. Un cliché de cette milice montre un tir de canon M-46 de 130 mm.

Le 10 décembre, Amaq filme la charge d'une dizaine de fantassins de l'EI contre une position du régime à Jazal, au nord-ouest de Palmyre. L'EI attaque au niveau des silos, la ligne de défense à l'est de la ville, où le groupe utilise un VBIED. En fin d'après-midi, l'EI entre dans la ville de Palmyre, et entame les combats de rues. Les forces du régime, renforcées durant la journée, ne sont sauvées temporairement que par l'appui aérien russe (guidé selon une source pro-régime par des forces spéciales russes) qui force l'EI à se retirer des quartiers investis. Les FND de Homs publient des photos: un groupe de 7 hommes, de nuit, réunis autour d'un feu et d'un technical avec bitube ZU-23. Dans la nuit du 10 au 11 décembre, la 11ème division blindée rapporte l'intervention de bombardiers russes qui frappent autour des ruines de Palmyre et sur la route d'al-Sukhna à l'est de la ville pour détruire les VBIED acheminés contre les silos, ce qui permet aux forces du régime de reprendre certaines positions. Les Forces Bouclier de la Sécurité Militaire annoncent la mort du capitaine Jaafar Saqr et du capitaine  Abdul Qadir Ahmed Ibrahim de Tartous. Elles évoquent aussi la perte d'un MiG-23 sur problème technique dont le pilote, le colonel Ismail Abu Jaafar, est récupéré sain et sauf. Ce MiG-23MLD du régime syrien venu de la base de Sheyrat se crashe près d'Hayyan. L'EI aurait utilisé 12 VBIED contre les postes de défense des FND (nombre qui semble très exagéré), causant plus de 110 tués (reconnus par le régime, donc).

Le 11 décembre, Amaq filme des véhicules évoluant près des silos à l'est de Palmyre ; KPV sur Hilux, canon M1939 de 37 mm monté sur pick-up. Un combattant juché sur un BMP-1 tient un discours hargneux ; 3 canons D-30 de 122 mm sont pris dans la même position, ainsi qu'un char. D'autres pièces ont l'air détruites. Après avoir repris les silos, l'EI entre de nouveau dans la ville par l'est et par le nord, pour de bon cette fois. Amaq filme les combattants de l'EI dans la ville de Palmyre, et l'énorme butin matériel en véhicules que l'organisation saisit suite à la déroute des forces du régime (d'après l'EI: 30 chars, 6 BMP, 6 canons D-30 de 122 mm, 7 canons ZU-23 montés sur véhicules, des quantités de missiles antichars et des munitions légères). Au nord-est de la base aérienne de Tiyas/T4, l'EI engage un char T-55 et de nombreux fantassins pour prendre les positions du régime sur une ancienne base d'un bataillon de défense antiaérienne, à 5 kilomètres seulement de l'autoroute M20 qui file vers Palmyre à l'Est. 

Les FND de Homs annoncent la mort de Hassan Mohamed Mahrez, âgé de 36 ans. La 11ème division blindée du régime affirme au soir que ses unités se sont retirées de Palmyre. Un communiqué tente d'expliquer les raisons de la défaite: l'EI aurait engagé 4.000 combattants (ce qui est de toute évidence très exagéré : d'autres sources font état de quelques centaines d'hommes venus en renfort d'Irak, un contingent étant peut-être aussi venu de Raqqa), se retrouvant en nette supériorité numérique car les moyens d'élite du régime sont concentrés à Alep. Les postes défensifs du régime ne comptaient parfois qu'à peine 50 hommes. Le communiqué insiste sur la pauvreté des forces protégeant Palmyre, notamment après le transfert à Alep d'éléments de Fawj Maghawir al-Badiya, et aussi sur le manque d'armes lourdes. La météo aurait également favorisé l'offensive de l'EI qui a pu compter, d'après la 11ème division, sur des renforts venus d'Irak via d'al-Bukamal. La ligne de défense à l'Est de la ville aurait cédé après de nombreuses attaques suicides (ce qui là encore semble exagéré: 1 VBIED semble avoir été utilisé par l'Etat islamique ici): la retraite des forces du régime aurait entraîné une vraie panique parmi la population civile... des photos d'un char T-62 de la 11ème division en action sont également publiées. Comme on l'a dit, et au vu des images tournées par l'EI du butin matériel, les forces du régime avaient pourtant du matériel lourd à disposition.

Illustration: situation au 11 décembre, après avoir percé à l'est de la ville, l'EI a pris Palmyre et continue sa progression vers l'ouest. Objectif: la base aérienne de Tiyas. Source: https://twitter.com/PetoLucem .

Le 12 décembre, Daech entame son attaque contre la base aérienne Tiyas/T4, principale position du régime restant dans le secteur, à environ 55 km à l'ouest de Palmyre. Le village de Bir Mahritan (22 km au sud-est de la base) est pris. L'EI s'approche également par le nord de la base aérienne. Les Forces Bouclier de la Sécurité Militaire annoncent la mort de Mahmoud Hussein.

Illustration: situation au 12 décembre. L'EI a progressé à plus de 50 km à l'ouest de Palmyre et menace maintenant la base aérienne de Tiyas, encerclée sur presque 3 côtés.

L'offensive de l'Etat islamique donne à l'évidence un coup de fouet moral à l'organisation, qui n'avait plus capturé d'agglomération importante depuis un an et demi. Le symbole est fort. Plus important sans doute, Daech met la main sur un certain nombre de champs gaziers autour de Palmyre, qui peuvent constituer un apport de ressources non négligeable en ces temps difficiles. Enfin, outre les pertes infligées au régime et le butin matériel, conséquent, les djihadistes se remettent en position de menacer le centre du territoire tenu par le régime, autour de Homs et de Hama. On notera enfin que si le transfert de combattants venus d'Irak s'avère exact, cela s'avère une excellente illustration de la capacité de nuisance de du groupe salafiste à partir de son sanctuaire sur la frontière irako-syrienne, que je décrivais il y a quelques jours, et ce alors même que l'EI doit mener en même temps la bataille de Mossoul et celle d'al-Bab.

 

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