"Biens mal acquis" : le procès de Teodorin Obiang sera-t-il reporté ? Réponse mercredi 4

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 janvier 2017 - 08:36
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La justice française va-t-elle reporter le premier procès dans la retentissante affaire des "biens mal acquis"?
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La justice française va-t-elle reporter le premier procès dans la retentissante affaire des "biens mal acquis"? Réponse mercredi pour Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale, accusé de s'être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable.

Lundi 2, le tribunal correctionnel de Paris a examiné plusieurs heures durant la demande des avocats, qui réclament un délai pour préparer la défense de celui qui est aussi vice-président de ce petit pays pétrolier d'Afrique centrale.

Demande à laquelle le parquet national financier comme l'avocat de l'association Transparency International, William Bourdon, qui avait porté plainte en 2007, se sont vigoureusement opposés, dénonçant des manoeuvres "dilatoires".

Et même le "summum" en la matière, a déploré le procureur Jean-Yves Lourgouilloux, qui s'est interrogé sur l'absence du prévenu à l'audience.

Teodorin Obiang encourt jusqu'à 10 ans de prison et une amende de plusieurs dizaines de millions d'euros. Il "fera valoir ses droits jusqu'au bout", a plaidé l'un de ses avocats, Me Emmanuel Marsigny. Il n'est "pas un bandit de grand chemin" et n'a "jamais fui ses responsabilités et n'entend pas les fuir".

La présidente du tribunal a insisté, quant à elle, sur l'impact d'une décision rendue le 7 décembre dernier par la Cour internationale de justice. Si elle n'a pas suspendu la procédure contre Teodorin Obiang, comme le demandait la Guinée équatoriale, elle a pour l'instant demandé à la France d'assurer l'inviolabilité de l'immeuble luxueux qui était celui du fils du président équato-guinéen, présenté comme des locaux diplomatiques.

Cette décision interdirait l'exécution d'une éventuelle mesure de confiscation. La perquisition de cet immeuble, qui a duré plus de neuf jours, a mis en évidence le train de vie fastueux de Teodorin Obiang. Dans ses appartements de l'avenue Foch, les robinets sont recouverts de feuilles d'or, le maître des lieux dispose d'un hammam, d'une salle de sport, d'une discothèque, d'un salon de coiffure, d'une salle de cinéma.

Plusieurs voitures de luxe et de sport(Porsche, Ferrari, Bentley, Bugatti)ont également été saisies et vendues aux enchères. Ses dépenses somptuaires en France étaient très éloignées du quotidien de son pays du golfe de Guinée, dont plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Quand il est à Paris, Teodorin Obiang, éternel célibataire au look savamment étudié (lunettes noires, cheveux gominés, barbe taillée), dépense des mallettes entières de liquide chez les couturiers de l'avenue Montaigne.

Au terme de l'instruction, les juges ont estimé que son patrimoine, évalué à plus d'une centaine de millions d'euros, ne peut avoir été financé par ses seuls revenus officiels, mais est issu "des détournement de fonds publics", de la corruption.

Teodorin Obiang est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d'abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d'abus de confiance et de corruption. Le fils du président équato-guinéen "a toujours dit qu'il a gagné légalement son argent dans son pays", selon Me Marsigny. Entre 2004 et 2011, près de 110 millions d'euros provenant du Trésor public de Guinée équatoriale sont venus créditer le compte personnel de Teodorin Obiang, selon les juges d'instruction.

Les enquêteurs estiment qu'il avait imposé une "taxe révolutionnaire" sur le bois, dont le paiement, au nom de la Somagui Forestal, devait lui être directement remis. Cette entreprise est chargée de l'exploitation du bois précieux qui représente avec le pétrole l'une des principales richesses du pays. Contrôlée par Teodorin Obiang, elle assurait nombre de ses dépenses.

Il a multiplié les voies de recours, essayé en vain de faire annuler les poursuites à son encontre, invoquant son statut à l'époque de deuxième vice-président de Guinée équatoriale, qui octroyait à ses yeux une immunité.

L'affaire des "biens mal acquis" dépasse en tout cas le cas Obiang. La justice française enquête également sur les patrimoines bâtis en France par les familles de plusieurs autres dirigeants africains, celle de Denis Sassou Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.

 

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Politique

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