Bombardements israéliens à Gaza sans répit, escalade du conflit au Liban où Tel Aviv veut poursuivre les combats malgré les appels à un cessez-le-feu

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France-Soir
Publié le 27 septembre 2024 - 09:41
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Baba / AFP
Baba / AFP

Les craintes exprimées depuis plusieurs semaines se réalisent. Le conflit à Gaza se généralise au Liban, où l’armée israélienne bombarde des “cibles” du Hezbollah, envisageant même une offensive terrestre dans ce pays. Les frappes aériennes se poursuivent toujours dans l’enclave palestinienne, où il ne resterait plus que quelques dizaines d’otages du Hamas, selon des médias israéliens. Le bilan à Gaza dépasse les 41 530 morts, au moment où les regards sont tous rivés sur le Liban. Depuis la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, les appels à un “cessez-le-feu” se multiplient dans l’inquiétude.    

Les bombardements israéliens ne cessent pas à Gaza, où la situation aussi bien humanitaire que sanitaire est catastrophique, et dont 90% de la population s’est déplacée. Lundi dernier, au moins cinq Palestiniens ont été tués dans une école abritant des personnes déplacées à Nousseirat, l'un des huit camps de réfugiés historiques de ce territoire palestinien. Le même jour, au centre de l’enclave, 10 autres Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués dans deux frappes.  

Le plus lourd bilan depuis la guerre de 2006  

Les bombardements se sont poursuivis tout au long de cette semaine pour cibler, selon Tsahal, des centres de commandement du Hamas. Jeudi, la défense civile a dénombré quinze morts dans une frappe, visant également une école. Ce bombardement a visé une école du camp de Jabaliya, dans le nord du territoire palestinien. 

L’armée israélienne affirme que ses assauts sont des “frappes précises” contre des combattants du Hamas, sans donner un bilan humain. Le ministère gazaoui de la Santé a dévoilé jeudi un nouveau bilan de 41 534 morts depuis le début de la guerre, cela fait près d'un an, dont 39 les dernières 24 heures. Le nombre total de blessés s’est élevé à 96 092, selon la même source. Dans un document publié le 16 septembre dernier, cette autorité sanitaire a listé, sur 649 pages, tous les morts identifiés au 31 août. 

Mais c’est vers le Liban que les regards se sont tournés ces derniers jours, après les nombreux bombardements israéliens dans le sud de son voisin du nord. Les offensives de Tsahal ont provoqué le déplacement depuis lundi de plus de 22 000 personnes, qui sont entrées en Syrie. Jeudi, l’armée israélienne a annoncé avoir attaqué pendant la nuit “environ 75 cibles terroristes du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa (Est) et dans le sud du Liban, dont des dépôts de munitions, des lanceurs prêts à tirer, des bâtiments militaires, des terroristes et des infrastructures terroristes”.   

Le fief du Hezbollah près de la capitale libanaise a subi quatre frappes cette semaine, dont un vendredi dernier, ayant tué un commandant de l’unité d’élite de ce mouvement, Ibrahim Aqil, faisant également 55 morts, dont sept enfants, parmi les civils. Mercredi, le ministre de la Santé libanais, Firas Abiad, a annoncé que les frappes de la journée du mercredi ont tué 51 personnes et fait plus de 220 blessés.  

Mais la journée la plus meurtrière est celle de lundi. Les frappes israéliennes ont fait 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, selon la même source officielle libanaise. “La grande majorité, si ce n'est pas tous, sont des personnes non armées qui se trouvaient dans leurs maisons”, a déploré le ministre en annonçant le plus lourd bilan depuis la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006. 

Hier encore, Tsahal a affirmé avoir éliminé le chef de l'unité de drones du Hezbollah, Mohammed Srour, dans une frappe à Beyrouth. L’escalade fulgurante de ce conflit a provoqué un vent de panique dans la communauté internationale, qui alerte vivement sur le risque d’une guerre généralisée au Moyen-Orient, notamment avec les soutiens de Téhéran à la Syrie et au Hezbollah.  

Appels à un cessez-le-feu depuis l’ONU, Tel Aviv les rejette 

Mais Israël écarte du revers de la main tous les appels de cessez-le-feu, aussi bien au Liban qu’à Gaza. Le ministre des affaires étrangères, Israël Katz, a affirmé qu’il “n’y aura pas de cessez-le-feu dans le nord”, rejetant une proposition franco-américaine dans ce sens pour mettre fin aux combats. “Nous continuerons à lutter contre l’organisation terroriste Hezbollah de toutes nos forces jusqu’à la victoire et jusqu’au retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers”, a-t-il ajouté.  

Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou a démenti une information au sujet d’un possible cessez-le-feu au Liban. Ses collaborateurs ont aussi nié “la prétendue directive de modérer les combats dans le nord”, précisant que Nétanyahou “a demandé à l’armée israélienne de poursuivre les combats avec toute la force nécessaire et conformément aux plans qui lui ont été présentés”. “De même, les combats à Gaza se poursuivront jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints”, poursuit le cabinet, dissipant tous les doutes quant aux intentions israéliennes.  

L’État hébreu a même confirmé sa volonté d'entrer au Liban. "Nous attaquons toute la journée [...] pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée (...) et continuer à frapper le Hezbollah", a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, à des soldats à la frontière libanaise. Mais pour le Pentagone, une offensive terrestre israélienne au Liban n’apparaît pas “imminente”. “Il ne semblerait pas que ce soit imminent” et les Etats-Unis ne veulent “certainement pas de toute action qui pourrait mener à une nouvelle escalade dans la région”, ajoute-t-on.  

Depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, plusieurs dirigeants ont dénoncé les agissements de Tel Aviv ou appelé à un cessez-le-feu dans la région. Le président Joe Biden a mis en garde contre une “guerre généralisée”. Mercredi, Emmanuel Macron a d'abord appelé Israël "à cesser l'escalade au Liban" et le Hezbollah "à cesser les tirs", exigeant la fin à Gaza d’une guerre qui "n'a que trop duré" et qui a des "dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes", sans "aucune justification".  

Mais le Qatar, un des médiateurs avec les États-Unis et l’Egypte, dit ne pas avoir été informé d’un quelconque “lien direct” entre les négociations sur le Liban et sur Gaza. 

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