Commission européenne : Fiona Scott Morton est remontée contre la France
DÉPÊCHE — Alors qu'elle devait prendre la tête de la Direction générale de la concurrence européenne, l'Américaine Fiona Scott Morton a été évincée du poste en juillet dernier, faute d'avoir obtenu la confiance des chefs de partis européens. Depuis, elle est particulièrement remontée contre la France, et le fait savoir.
Avalisée par Ursula von der Leyen elle-même, elle avait tout pour accéder au poste. Sauf que cette nomination a créé l'émoi au Parlement européen, notamment parce que Fiona Scott Morton est une Américaine tout droit sortie des GAFAM. Difficile, donc, de prétendre pouvoir gérer les affaires de concurrence sans conflits d'intérêts.
Après une semaine de polémiques, et à cause de la pression mise par les chefs de partis, elle avait elle-même renoncé à sa prise de poste : "Étant donné la controverse politique provoquée par la sélection d'une non Européenne pour occuper ce poste et l'importance pour la direction générale (de la Concurrence) d'avoir le plein soutien de l'Union européenne (...), j'ai estimé que la meilleure chose était pour moi de me retirer".
Apparemment, la pilule n'est pas encore passée pour autant. Comme le rapporte Le Figaro, l'économiste s'est confiée au Telegraph le lundi 28 août. Si elle mentionne généralement toutes les autorités qui se sont prononcées contre sa nomination, elle cible plus particulièrement la France : "Il est dérangeant, et triste, que la société française soit si peu sûre d'elle, qu'elle rejette l'idée qu'il puisse y avoir un Américain mû par des principes qui veuille travailler pour l'Europe." Emmanuel Macron avait personnellement fait part de ses doutes quant à cette prise de poste.
"Si la France et le président français sont si inquiets qu’un Américain prenne ce poste, alors je pense qu’il aurait été difficile de bien faire ce travail, car il aurait été marqué par des querelles politiques et bureaucratiques", partage Fiona Scott Morton.
Selon elle, ses précédentes missions en tant que consultante lui auraient pourtant permis de montrer des "connaissances pratiques". "[Macron] sait probablement que c’est, en général, une mauvaise manière de sélectionner ses talents", argue-t-elle en assurant qu'elle a été écartée pour de mauvaises raisons.
Fiona Scott Morton va plus loin : "Il y a des gens, au sein de l’administration européenne, qui sont prêts à faire passer leurs propres désirs avant le bien-être du peuple".
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