Décapité et crucifié : un opposant condamné à mort en Arabie saoudite
Il s'appelle Ali Mohammed al-Nimr, a 21 ans et pourrait être exécuté cette semaine. Ce jeune opposant chiite a été condamné à mort le 27 mai 2014 pour avoir participé à des manifestations contre le régime en 2012. La condamnation contre ce jeune homme qui n'avait alors que 17 ans est illégale, dénoncent des experts de l'ONU dans un communiqué publié mardi 22.
Ali est accusé d'avoir participé aux manifestations qui ont secoué l'Arabie saoudite en 2012, dans la foulée du Printemps arabe, ce qui est en soi répréhensible pour le régime. Lycéen au moment des faits, il aurait, selon les autorités, attaqué des forces de sécurité notamment avec des cocktails Molotov et été en possession d’une mitrailleuse. Désormais, ayant épuisé toutes les voies de recours, le jeune homme pourrait être exécuté à tout moment. Le journal américain International Business Times rapporte pour sa part que le jeune homme devrait être décapité, puis crucifié dès ce jeudi 24.
Les experts de l'ONU s'insurgent toutefois contre cette condamnation prononcée "dans le mépris total des critères internationaux". Puis de rappeler que "toute sentence infligeant la peine de mort à des personnes mineures à l’époque du délit ainsi que son exécution sont incompatibles avec les obligations internationales de l’Arabie saoudite".
De plus, soulignent de nombreux observateurs, Ali Mohammed al-Nimr est aussi, voire surtout, membre de la famille d'un opposant historique de la famille royale saoudienne. Son oncle est ainsi le cheikh Nimr Baqer al-Nimr, l’une des figures de proue du mouvement de contestation chiite qui a secoué le pays entre 2011 et 2012.
L'annonce de cette exécution intervient enfin alors que l'ONU vient de nommer à la tête de son panel du Conseil des droits de l'homme l'ambassadeur de l’Arabie saoudite auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
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