Déficit : le gouverneur de la Banque de France préconise un "cocktail" de hausses d'impôts ciblées et baisses de dépenses

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AFP
Publié le 25 septembre 2024 - 12:27
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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a suggéré mercredi un "cocktail bien proportionné" de diminution des dépenses et de "certaines hausses d'impôts ciblées, justes", pour faire face au déficit vertigineux du pays. 

"La maladie française c'est que nous accumulons depuis trop longtemps trop de déficit et trop de dettes, et que cette situation ne peut plus durer. La dette coûte de plus en plus cher, les dépenses héritées du passé nous empêchent de financer les dépenses d'avenir. Et les prêteurs internationaux, qui prêtent (de l'argent) à la France nous disent, il faut réagir", a déclaré le gouverneur sur France 2. 

Depuis la nomination du nouveau gouvernement de Michel Barnier, "le débat politique fait rage, [...] on a tendance à s'enflammer, à se disputer sur un des remèdes, qui est certaines hausses d'impôts", a-t-il ajouté. 

Selon François Villeroy de Galhau, "il faut se poser la question de façon plus simple : quand une famille vit au-dessus de ses moyens et qu'elle n'arrive pas à boucler son budget, et c'est le cas de la France, on peut diminuer ses dépenses ou on peut augmenter ses recettes". 

"Le bon sens, c'est qu'aujourd'hui il faut faire les deux, il faut un cocktail bien proportionné des deux mesures. Ce n'est pas à la Banque de France d'en décider, c'est le débat démocratique avec le gouvernement et le Parlement. Je crois que la bonne proportion c'est une majorité d'économies de dépenses pour environ trois quarts, et sans doute un recours à certaines hausses d'impôts ciblées, justes, pour un quart", a-t-il estimé. 

Le 17 septembre, M. Villeroy de Galhau avait suggéré "un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et gros contribuables" afin de réduire les déficits. 

Mercredi, le gouverneur de la Banque centrale a également suggéré de "regarder ce qui marche chez nos voisins", car "nous allons bientôt être le seul pays européen qui n'arrive pas à ramener sa dette sous 3%" et "nous ne sommes pas plus bêtes que nos voisins européens". 

Dans le projet de budget pour 2025 qu'il prévoit de présenter début octobre, le gouvernement devra détailler la manière dont il compte redresser les finances publiques de la France. 

Dans une note datée de juillet, le Trésor a prévenu d'un risque de dérapage du déficit à 5,6% du PIB en 2024 à politique inchangée, contre l'objectif de 5,1% fixé par le gouvernement sortant, alors que la France est déjà épinglée par Bruxelles pour déficit excessif. 

En 2023, le déficit public était déjà sorti des clous, à 5,5% du PIB contre 4,9% anticipés. 

 

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