Gaza : une majorité de Palestiniens tués appartenait au Hamas, selon un responsable

Auteur:
 
Par Stephen WEIZMAN - Jérusalem (AFP)
Publié le 16 mai 2018 - 14:57
Mis à jour le 17 mai 2018 - 06:26
Image
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à gauche au centre) et le président du Guatemala Jimmy Morales (à droite au centre) lors de l'inauguration de l'ambassade du Guatemala, le 16 mai 2018
Crédits
© RONEN ZVULUN / POOL/AFP
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à gauche au centre) et le président du Guatemala Jimmy Morales (à droite au centre) lors de l'inauguration de l'ambassade du Guate
© RONEN ZVULUN / POOL/AFP

La très grande majorité des 59 Palestiniens tués cette semaine par l'armée israélienne dans la bande de Gaza appartenaient au Hamas, a affirmé un responsable du mouvement islamiste: une affirmation dont Israël s'est immédiatement saisi pour contester le caractère pacifique de la contestation.

Salah al-Bardaouil, ce responsable du Hamas, "dévoile la vérité", a tweeté un porte-parole du gouvernement israélien, Ofir Gendelman. "Ce n'était pas une manifestation pacifique, mais une opération du Hamas", qui contrôle Gaza, a-t-il ajouté.

Le Hamas a dit soutenir la mobilisation, tout en assurant qu'elle émanait de la société civile et qu'elle était pacifique. L'armée israélienne accuse de son côté le Hamas, qu'il considère comme "terroriste", de s'être servi du mouvement pour mêler à la foule des hommes armés ou disposer des engins explosifs le long de frontière.

"La situation à Gaza (dirigé par le Hamas, ndlr) a très peu à voir avec le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem" lundi, a commenté le président du parlement israélien, Yuli-Yoel Edelstein, lors d'un déplacement à Paris. "C'est une action très bien planifiée du Hamas qui utilise les populations, y compris des femmes, des enfants, des adolescents, comme boucliers humains", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui jugé "blasphématoire" de comparer à des "terroristes" les dizaines de manifestants "pacifiques", tués à Gaza par des tirs israéliens. Le pape François s'est dit "très préoccupé par l'escalade des tensions en Terre Sainte" et le président russe Vladimir Poutine a appelé à "renoncer à la violence".

Trois jours après ce bain de sang, inédit par son ampleur depuis 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui dénoncé le silence de la communauté internationale face à la "tyrannie israélienne". Si ce silence "persiste", le monde va s'enfoncer rapidement dans un chaos où les bandits feront la loi", a lancé M. Erdogan lors d'un dîner de rupture du jeûne à Ankara.

Conséquence de cette tension, l'ambassadeur d'Israël en Turquie a regagné son pays jeudi, à la demande des aurorités d'Ankara. Eitan Naeh a pris un avion pour Tel-Aviv à l'aéroport d'Istanbul où son départ a été filmé par des médias turcs.

Les ministres arabes des Affaires étrangères doivent tenir jeudi au Caire, à la demande de l'Arabie saoudite, une réunion "extraordinaire" qui portera sur "l'agression israélienne contre le peuple palestinien", a annoncé l'organisation panarabe.

En attendant, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé Israël et les Palestiniens à s'abstenir de toute mesure qui pourrait conduire à de nouveaux morts.

- "Agression israélienne" -

A Ottawa, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réclamé une "enquête indépendante" sur les événements de lundi. "L'emploi présumé d'une force excessive et de munitions réelles est inexcusable", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Les violences de lundi, coïncidant avec l'inauguration controversée à Jérusalem de la nouvelle ambassade américaine, ont continué à susciter l'inquiétude ou la colère à l'étranger.

Le Guatemala a également inauguré mercredi à Jérusalem sa nouvelle ambassade en Israël, s'attirant la colère de la direction palestinienne qui a accusé le gouvernement guatémaltèque de se placer du côté des "crimes de guerre israéliens".

La tension est retombée dans la bande de Gaza à la veille du ramadan, le mois de jeûne musulman, mais la situation demeure hautement volatile.

Des chars israéliens ont frappé plusieurs positions du Hamas dans la bande de Gaza, en réponse à des tirs d'armes à feu, a dit notamment l'armée.

Sur la chaîne de télévision Al-Jazeera, l'homme fort du Hamas, Yahya Sinouar, a prévenu: "si le blocus (israélien à Gaza) continue, nous n'hésiterons pas à recourir à la résistance militaire".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.