La Chine a collecté des données génétiques dans le monde entier à travers des tests prénataux

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FranceSoir
Publié le 14 juillet 2021 - 17:02
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Ces tests de grossesse, achetés par 8 millions de femmes dans au moins 52 pays, servent à détecter des anomalies telles que la trisomie 21 chez le fœtus
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Des données génétiques de femmes enceintes sont collectées par un test prénatal développé par BGI Group, une entreprise chinoise, et l'un des plus grands centres de séquençage de l'ADN au monde. Une enquête de l’agence de presse Reuters a révélé que ces tests, accessibles dans le monde entier, collectent des données génétiques auprès de millions de femmes pour alimenter des recherches approfondies sur les caractéristiques des populations, ce qui pourrait donner un avantage économique et militaire à la Chine.

Les données génétiques, un avantage économique et militaire pour la Chine

Ce projet, connu sous le nom de « Chinese Millionome Database » vise à comprendre comment les caractéristiques physiques sont liées à un gène, pour déterminer le rôle de ces derniers. L'armée chinoise participe au projet dans le cadre d’un partenariat, dans l’objectif de lutter contre la perte auditive et la maladie de l’altitude, très présentes chez les soldats. Ces données génétiques et ces programmes de recherche représentent donc un avantage stratégique, mais aussi économique, en permettant le développement de produits pharmaceutiques, et militaires, en modifiant des agents pathogènes pour cibler des populations ennemies, ou pour la recherche sur des “soldats génétiquement améliorés”. Alors que les données génomiques à grande échelle peuvent être utilisées pour concevoir des thérapies contre les maladies, elles exposent également des vulnérabilités génétiques dans une population. "Ceci pourrait être exploité dans une attaque génétique ciblée", explique Anna Puglisi, qui a travaillé jusqu'en 2020 en tant qu'officier national de contre-espionnage du gouvernement américain pour l'Asie de l'Est.

Comment BGI collecte les données génétiques des femmes enceintes dans le monde

Ces tests de grossesse, achetés par 8 millions de femmes dans au moins 52 pays, servent à détecter des anomalies telles que la trisomie 21 chez le fœtus. Ils sont commercialisés dans au moins 13 pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark, ainsi qu'en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, en Thaïlande, en Inde et au Pakistan. Ils sont capables de collecter des informations privées telles que des informations génétiques sur la mère, mais aussi son pays, sa taille et son poids. Selon des études réalisées par BGI, à l’aide des supercalculateurs militaires, on pourrait aussi détecter des indicateurs de maladie mentale, l’appartenance à des minorités (tibétaines et ouïghoures) pour trouver des liens entre leurs gènes et leurs caractéristiques. Alors que BGI a déclaré à Reuters que le projet n’utilise pas de données personnelles hors de la Chine continentale, la politique de confidentialité du test indique que les données peuvent être partagées si elles sont "directement pertinentes pour la sécurité nationale ou la sécurité de la défense nationale" en Chine.

L’objectif est en réalité de collecter des données étrangères à la Chine

BGI, entreprise basée à Shenzhen, est devenue mondialement célèbre l'année dernière après avoir vendu ou fait don de millions de kits de test COVID-19 partout dans le monde. Certains étaient défectueux, et ont donné 3 700 résultats de faux positifs. Les agences de sécurité américaines ont averti que cela faisait partie d'un effort visant à collecter de grandes quantités de matériel génétique étranger. BGI a déclaré cette année avoir construit 80 laboratoires COVID-19 dans 30 pays.

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