A la veille du sommet des BRICS+ à Kazan, l’Inde et la Chine ont annoncé un accord sur les patrouilles à leur frontière himalayenne

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France-Soir
Publié le 23 octobre 2024 - 09:55
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Ce sont des BRICS plus détendus qui se réunissent depuis ce mardi à Kazan en Russie. L’Inde et la Chine, qui se disputent environ 4 000 kilomètres de frontières le long de la chaîne de l’Himalaya depuis 62 ans, ont annoncé avoir trouvé un accord concernant les patrouilles le long de ces frontières. Cette annonce intervient à la veille de la tenue du sommet du bloc, auquel doivent prendre part le président chinois Xi Jinping ainsi que le Premier ministre Narendra Modi, dont la rencontre est, sans aucun doute, scrutée.  

62 ans de conflit entre deux leaders du Sud Global  

Le conflit frontalier sino-indien est un litige de longue date portant sur la souveraineté de plusieurs territoires le long de la frontière himalayenne entre les deux pays. Le différend a conduit à une guerre en 1962 et continue de provoquer des tensions récurrentes, avec des affrontements meurtriers en 2020 et 2022. Malgré des tentatives de négociation et des accords comme celui de 1996 sur les "mesures de confiance", le conflit a persisté. Les deux pays ont renforcé leur présence militaire dans la région, l'Inde ayant récemment déployé 10 000 soldats supplémentaires à la frontière en mars 2024.  

Le conflit a favorisé le rapprochement de l’Inde avec l’Occident, qui voit New Delhi comme une alternative pour contrer l’influence chinoise dans la région Asie-Pacifique. En réponse à la montée en puissance de la Chine, aussi bien militairement qu’économiquement, l’Inde a accéléré ses partenariats avec des puissances comme les États-Unis, le Japon et l'Australie, en témoignent sa participation au Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, sa coopération avec Tokyo en matière de surveillance maritime ou les accords bilatéraux.  

New Delhi a également pris des initiatives diplomatiques qui l’ont positionnée comme une alternative à la Chine et la Russie, voire comme le leader du “Sud Global” avec une vision différente de celle de Pékin. Citons la tenue du sommet “Voice of Global Youth” ou surtout, le dernier G20, auquel ni Vladimir Poutine ni Xi Jinping n’ont assisté. En septembre dernier, l’Inde décrivait encore ses relations avec la Chine comme “pas terribles”, déplorant un “problème chinois”.  

Les dirigeants des deux pays étaient attendus ce mardi et mercredi à Kazan, lors du sommet des BRICS+, bloc politique et économique composé de cinq pays dits "émergents" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) auxquels se sont joints, depuis janvier 2024, 5 autres pays, dont l’Arabie saoudite et l’Iran.  

Un accord à la veille du sommet des BRICS+ 

La veille de ce rendez-vous, que Moscou présente comme “le plus grand événement diplomatique jamais organisé” sur son sol, New Delhi et Pékin ont annoncé lundi 21 octobre avoir trouvé un accord concernant les patrouilles le long de leur frontière disputée dans l’Himalaya. 

“L'Inde et la Chine sont parvenues à un accord sur les patrouilles le long de la ligne de contrôle effective dans les zones frontalières, ce qui permettra de se désengager et de résoudre les problèmes qui s'étaient posés en 2020. Nous prendrons les prochaines mesures à cet égard”, a annoncé Vikram Misri, ministre indien des affaires étrangères. 

"Au cours des dernières semaines, les négociateurs diplomatiques et militaires indiens et chinois ont été en contact étroit les uns avec les autres", a-t-il ajouté, expliquant que les modalités des patrouilles ne représentaient plus un désaccord.  

Il est question, entre autres, d’une répartition des patrouilles sur la “ligne de contrôle effective” (LAC), une zone tampon ou les deux pays n’ont pas le droit d’entrer avec des armes. Les patrouilles frontalières se retireront ainsi de la LAC et pour prévenir les affrontements, les deux armées patrouilleront les points contestés le long de la frontière selon un calendrier convenu. 

Cet accord ne règle pas ce différend frontalier de longue date, mais entend calmer les tensions, parfois meurtrières, et la surenchère dans la région, tout en donnant lieu à la première rencontre depuis des années entre Xi Jinping et Narendra Modi. 

Le Premier ministre Indien a été le premier à être accueilli par le président russe, avec qui il s’est entretenu sur la guerre en Ukraine, un peu plus de trois mois après sa visite à Moscou, avant de laisser la place au président chinois.  

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