Libye : le régime de Mouammar Khadafi accusé d'avoir inoculé le sida à des enfants
Jusqu’où la folie du régime de Mouammar Kadhafi, le maître de la Libye de 1969 à 2011, a-t-elle pu aller? Une enquête du journal en ligne Mediapart dévoile en effet que les autorités libyennes, qui ont tenu d’une main de fer le pays, avant de tomber sous le coup de la révolte des Printemps arabes, auraient incoulé le virus du sida à des enfants dans la ville de Benghazi, la cité rebelle au régime, à la fin des années 1990.
L’affaire avait déjà fait grand bruit entre 1999 et 2007: cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien naturalisé bulgare avaient été accusés, et même condamnés à mort, pour avoir inoculé dans le cadre de leurs activités le virus mortel à des enfants de la ville. Leur libération en 2007, médiatisée notamment par l’action de Nicolas Sarkozy et de son épouse de l’époque Cécilia, avait clôturé l’affaire. Qui vient donc de connaître un rebondissement: des enfants auraient bien volontairement été infectés, mais pas par des infirmières bulgares, mais bel et bien par les autorités de Tripoli.
Mediapart révèle en effet le contenu du carnet de bord de Choukri Ghanem, chef du gouvernement de Kadhafi de 2003 à 2006, puis ministre du Pétrole. Il raconte qu’Abdallah Senoussi, le chef du renseignement militaire, a expliqué à un membre de la commission d’enquête mise en place en Libye sur la libération des infirmières comment il s’était procuré avec Moussa Koussa, le patron des services spéciaux libyens des "fioles de virus contagieux". Ce même témoin affirme que "tous deux (Abdallah Senoussi et Moussa Koussa, NDLR) avaient injecté le virus aux enfants -les 232 enfants n’étaient pas de Benghazi mais ont été amenés de l’hôpital de Tajourah".
Le but du régime aurait été de fabriquer, par cette manipulation mortelle, un drame sanitaire et d’en imputer ensuite la responsabilité à l’Occident.
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