Londres espère expulser 5.700 migrants au Rwanda "d'ici la fin de l'année"
Londres, Royaume-Uni - Le gouvernement britannique a indiqué mardi espérer expulser vers le Rwanda "d'ici la fin de l'année" un groupe déjà identifié de 5.700 demandeurs d'asile, après l'adoption de sa loi controversée censée décourager les traversées illégales de la Manche.
En vertu de ce texte, adopté au Parlement mardi dernier et qui a reçu le sceau royal vendredi, le gouvernement conservateur de Rishi Sunak compte commencer les expulsions d'ici juillet.
Selon un document publié lundi par le ministère de l'Intérieur, Kigali "a accepté en principe" d'accueillir 5.700 demandeurs d'asile.
Ils ont été sélectionnés parmi plus de 57.000 personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni par la Manche entre début janvier 2022 et fin juin 2023, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.
"Nous comptons expulser (ce groupe) d'ici la fin de l'année", a confirmé sur Sky News la ministre de la Santé Victoria Atkins, chargée mardi matin de porter la parole du gouvernement dans les médias.
Le ministère de l'Intérieur a également précisé dans son document que sur les 5.700 demandeurs d'asile ciblés, "2.143 continuent de se signaler au Home Office et peuvent être identifiés afin d'être placés en détention" en prévision de leur expulsion.
La ministre de la Santé a assuré que le gouvernement travaillait à localiser les autres. "Nous voulons que le message soit très clair (...) ils seront trouvés et ils seront expulsés", a-t-elle affirmé.
Ces derniers jours, l'Irlande a affirmé faire face à un afflux de migrants en provenance du Royaume-Uni, accusant la politique migratoire de son voisin.
Adossée à un nouveau traité entre Londres et Kigali, la nouvelle loi vise à expulser des migrants arrivés illégalement, d'où qu'ils viennent, vers le Rwanda, qui examinera leur demande d'asile. Quelle que soit l'issue, ils ne pourront pas revenir au Royaume-Uni.
Le texte stipule que le Rwanda est un pays sûr et prévoit que le gouvernement pourra outrepasser d'éventuelles injonctions de la Cour européenne des droits de l'homme visant à empêcher les expulsions.
De l'ONU aux Églises chrétiennes, les appels se sont multipliés pour exhorter le Royaume-Uni à renoncer à son projet.
Après avoir atteint un record en 2022 (45.000), puis baissé en 2023 (près de 30.000), plus de 7.160 personnes ont traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune depuis le début de l'année, un record historique pour les quatre premiers mois de l'année.
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