Azovstahl : reddition ou évacuation des soldats ukrainiens ?
Lundi 16 mai, après plusieurs semaines d'enfermement, des centaines de soldats ukrainiens retenus dans l'usine d'Azovstahl à Marioupol, en sont finalement sortis. Dans l'après-midi, le centre d'analyse politico-stratégique Stratpol avançait qu'ils se seraient rendus aux Russes. Plus tard, les autorités ukrainiennes ont quant à elles annoncé que l'évacuation a été organisée main dans la main avec les Nations unies ainsi que d'autres associations telles que la Croix Rouge.
Début de la rédition d'Azovstahl. Tous les blessés seront soignés. Les soldats seront échangés, les ukronazis et les mercenaires considérés commes des droits communs passeront -dans le meilleur des cas- qq dizaines d'années en Sibérie. La DNR applique la peine de mort. pic.twitter.com/Cx2aUGzUYS
— Stratpol (@stratpol_site) May 16, 2022
Il reste des soldats dans l'usine
Selon Ouest France, environ 1 000 combattants du régiment Azov étaient retranchés dans l'usine d'Azovstahl afin d'échapper aux soldats russes. Parmi eux, il y aurait 600 blessés selon Kiev, et 700 selon les familles qui ont des liens avec eux. Quelques jours plus tôt, les familles et les femmes des militaires ukrainiens avaient sollicité l'aide du Pape François, qui leur avait assuré qu'il ferait tout ce qu'il pouvait pour les aider. Sergueï Volyna, commandant de la 36ème Brigade d’infanterie de marine, avait décidé pour sa part de contacter le milliardaire américain Elon Musk avec ces mots : « Aidez-nous à quitter Azovstahl pour un pays tiers. Si ce n’est pas vous, qui d'autre ? Donnez-moi une piste ».
Côté russe, comme le rapporte Le Point, Vladimir Poutine affirmait que c'était en fait le gouvernement de Kiev qui empêchait que leurs soldats soient exfiltrés. Selon un communiqué du Kremlin, le dirigeant russe se déclarait prêt à observer une trêve « à tout moment », assurant que « la vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes. » Déplorant que « le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité ».
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Évacuation, reddition ou prison ?
Finalement, si le temps semble avoir dénoué la situation, cette dernière ne semble pas très claire pour autant. La National Public Radio américaine rapporte que la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Hanna Malyar, a déclaré que plus de 260 soldats avaient été évacués vers les zones occupées par la Russie en Ukraine. Cela étant, on ne sait pas encore si les soldats ont été faits prisonniers ou s'ils ont été mis sous protection.
Quoi qu'il en soit, Volodymyr Zelensky assurait que l'Ukraine « a besoin de ses héros vivants », tandis que Hanna Malyar envisageait déjà un « échange de prisonniers ».
Il s’agit d’une nouvelle étape déterminante dans le conflit, car l'usine d’Azovstahl était le dernier bastion de l’armée ukrainienne dans la région de Marioupol.
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