Nicolas Sarkozy prône "le dialogue" avec Vladimir Poutine
La visite de l'ancien chef de l'Etat en Russie pour rencontrer, entre autres, Vladimir Poutine a fait couler beaucoup d'encre. Les deux hommes se sont entretenus pendant deux heures ce jeudi dans la datcha (maison de campagne) du président russe un peu à l'extérieur de Moscou.
Une visite controversée alors que l'Etat français et l'Union européenne s'inquiètent des bombardements russes en Syrie. Des accusations de diplomatie parallèles ont été portées contre Nicolas Sarkozy, Manuel Valls lui a par ailleurs demandé de ne pas "mettre en cause" la position de la France.
Ce dont s'est défendu l'ancien président sur BFMTV en expliquant "qu'on a parlé de choses tellement plus importantes avec monsieur Poutine que de la petite+ politicaille+". Le conflit en Syrie, celui en Ukraine, les sanctions européennes contre la Russie, selon Nicolas Sarkozy les sujets abordés par les deux hommes se sont portés sur le terrain de la politique internationale.
Il s’est inscrit d'ailleurs dans la ligne officielle de la France au sujet de la Syrie. Bachar al-Assad ne peut pas rester au pouvoir, a martelé l’ancien président de la République. "Quelqu’un qui a sur la conscience la mort de 250.000 de ses compatriotes ne peut pas représenter l’avenir. A un moment, il devra partir, car jamais la réconciliation syrienne ne se fera autour de lui", a lancé l'ancien chef d'Etat. Et d'ajouter qu'il avait expliqué à Vladimir Poutine que "les bombes russes, comme les bombes françaises et les bombes américaines doivent tomber sur ces barbares de Daech et pas sur l'opposition nationaliste syrienne".
Nicolas Sarkozy a toutefois annoncé au président russe qu'il considérait "que le parti Baas (parti de Bachar al-Assad, NDLR), la minorité alaouite et même les proches de Bachar al-Assad doivent être appelés à la réconciliation nationale et à la reconstruction de la Syrie".
Il a également appelé l'Europe et surtout la France à améliorer leurs relations avec la Russie: "on ne peut pas réduire un pays à la personnalité de son président. Le destin de l'Europe et de la Russie est de travailler ensemble. Aujourd'hui les désaccords ne peuvent être surmontés que par le dialogue (...) je ne veux pas de cette Guerre froide qui ne dit pas son nom entre la Russie et l'Europe". Le patron des Républicains s'est dit favorable à la levée des sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie dans le cadre du conflit ukrainien. Des sanctions qui selon lui "font souffrir la Russie mais aussi la France et ses agriculteurs".
Nicolas Sarkozy a également expliqué "au contraire de Barack Obama, je considère la Russie comme une puissance mondiale, pas seulement régionale". Toutefois, il a modéré son propos en e reconnaissant aucune forme "fascination" vis-à-vis du maître du Kremlin. "Il y a des modes en France, dont celle du +bashing+ (...) Ceux qui critiquent monsieur Poutine le font de loin" a-t-il ajouter, lapidaire.
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