Nomination de Julian Assange pour le prix Nobel de la paix 2023
"Celui qui a été le pionnier du seul antidote contre les guerres basées sur la tromperie mérite le prix Nobel de la paix". C’est ainsi que Marcello Ferrada de Noli, professeur émérite et président de l’association Swedish Doctors for Human Rights (les docteurs suédois pour les droits de l’homme), défend son choix de nominer Julian Assange pour le prix Nobel de la paix 2023, en plein conflit russo-ukrainien et à l’aube de ce qu’il pressent comme le "carrefour où se trouve bientôt l'humanité".
Chaque année, des milliers d'académiciens, de professeurs, de scientifiques, de parlementaires et de lauréats du monde entier proposent différentes personnalités pour le fameux prix Nobel de la paix.
"Sauvons la démocratie"
Le professeur d'épidémiologie confirme que l’institut norvégien a accusé réception de sa proposition, et il explique son choix dans cette déclaration annexe.
Assange est pour lui porteur de "transparence". M. Ferrada de Noli considère que seule cette dernière est capable de "rendre ceux qui sont au pouvoir responsables", et de leur faire "reconnaître la vérité, (…) car la transparence conduira non seulement à la responsabilité, mais à une paix mondiale fondée sur la raison. Raison plus que jamais nécessaire face à une menace nucléaire".
En pleine guerre en Ukraine, l’universitaire émérite met à l’honneur le travail mené par le fondateur de WikiLeaks, qu’il perçoit comme un "canot de sauvetage pour la démocratie". Il rappelle les propos tenus en 2011 par le journaliste actuellement emprisonné à Londres : "Si la guerre peut être déclenchée par des mensonges, la paix peut être déclenchée par la vérité".
Le professeur souligne également que si la "Paix" peut se traduire géopolitiquement par le fait de "parvenir à un pacte pour mettre fin ou éviter la guerre", il est paradoxal que "Jens Stoltenberg de l'OTAN préconise d'intensifier la guerre pour mettre fin à la guerre".
"Pour bientôt, nous devons choisir entre la raison et l'holocauste nucléaire (…) ce choix ultime revient aux élites politiques", conclut-il, "tout cela nous amène à la question de la démocratie".
D’autres noms circulent
Pour rappel, le prix Nobel de la paix 2022 a été attribué à des opposants au régime de Vladimir Poutine. Dans cette continuité, de nombreuses nominations pour 2023 sont en lien avec la Guerre en Ukraine, comme celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore celle du général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Cependant, certaines voix, comme celle d’Henrik Urdal, directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (Prio), s’élèvent pour "braquer les projecteurs vers d’autres problématiques internationales dans d’autres endroits du monde".
Le prix 2023 sera annoncé début octobre.
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