Guerre en Ukraine : panique en Europe autour des bombardements à la centrale de Zaporijjia

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FranceSoir
Publié le 18 août 2022 - 19:55
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Un militaire russe patrouille sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia à Energodar, le 1er mai 2022.
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ANDREY BORODULIN / AFP
Un militaire russe patrouille sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia à Energodar, le 1er mai 2022.
ANDREY BORODULIN / AFP

Depuis plusieurs jours, la centrale nucléaire de Zaporijjia ou Zaporojie est au cœur de l’actualité. En effet, cette centrale, la plus grande d’Europe, située au sud-est de l'Ukraine, constitue un lieu stratégique pour l’Ukraine et la Russie, qui essayent tous les deux de se l’approprier et s'accusent mutuellement de la bombarder.

Vladimir Rogov, membre de l'administration de Zaporojié, a annoncé que la plus grande centrale nucléaire d'Europe avait été visée par des frappes, accusant sur Telegram les forces ukrainiennes. "Les hommes [du président ukrainien] Zelensky [avaient] à nouveau tiré sur la centrale nucléaire de Zaporojié. Cinq frappes ont été enregistrées dans les environs du bureau du directeur de la centrale, à côté du site de soudage et de stockage des sources de radiation. Cinq obus sont également tombés dans le secteur de la caserne des pompiers située non loin de la centrale nucléaire de Zaporojié". Il a également précisé que "les attaques contre la centrale nucléaire sont menées au moyen d’un système de lance-roquettes multiples et d’artillerie lourde depuis la rive droite du Dniepr, depuis le territoire de la région de Dniepropetrovsk, et depuis les localités de Nikopol, Marganets et Tomakovka, contrôlées par le régime de Zelensky".

Du côté des Ukrainiens, l'entreprise publique ukrainienne Energoatom avait pour sa part accusé les forces russes d'avoir mené "cinq nouvelles frappes [...] à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives".

Dans un message vidéo le 13 août, cité par l'AFP, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé qu'il fallait "chasser les occupants de la centrale de Zaporojié" et que "seuls le retrait total des Russes et la reprise du contrôle total de l'Ukraine sur la centrale garantiraient la sécurité nucléaire pour toute l'Europe". Et d'ajouter : "Chaque soldat russe qui tire à la station ou qui tire sous la couverture de la station doit comprendre qu’ils deviennent une cible spéciale pour nos renseignements, pour nos services spéciaux, pour notre armée". Ce message a créé la controverse, certains, à l'instar du président de l'UPR François Asselineau, considérant qu’il s’agissait d’une menace à peine voilée de Volodymyr Zelensky d’attaquer la centrale.

Le 4 août, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait pourtant mis en garde contre un risque de "catastrophe" et avait insisté sur le fait que le site ne devait "pas être utilisé dans le cadre d'opérations militaires". Il avait alors proposé la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone". Il a réitéré cet appel aux deux parties à s'abstenir d'activités militaires dans la zone, au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU ce 11 août, qui a eu lieu sur demande de la Russie. "Il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n'importe où ailleurs, pourrait avoir des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours mais pour la région et au-delà. C'est totalement inacceptable ", a dénoncé le secrétaire général de l'ONU.

Après avoir discuté avec Volodymir Zelensky, Emmanuel Macron a appelé mardi 16 août au retrait des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Le président français est également favorable à la proposition du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, d'envoyer une mission sur place "dans les meilleurs délais" pour inspecter le site. Toutefois, l'Ukraine s'y est de son côté opposée en considérant que cela légitimerait l'occupation russe du site aux yeux de la communauté internationale.

Lire aussi : Volodymyr Zelensky, un "héros de guerre" à la réputation de plus en plus décriée

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