Pédophilie : le Vatican crée un tribunal pour juger les évêques qui couvrent les abus
Le silence ne sera plus toléré. Le pape François a donné ce mercredi son aval à la création d'une instance chargée de juger les évêques qui auraient eu connaissance mais auraient couvert les agissements de prêtres pédophiles.
Cette instance judiciaire exercera au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), chargée par le Vatican de l'application du droit canon. Les évèques pourront y être jugés pour "manquement à leur devoir professionnel".
Cette mesure répond aux exigences des associations de victimes qui réclamaient depuis longtemps que non seulement les prêtres pédophiles mais aussi les évêques qui avaient refuser de croire les enfants ou couvert les coupables puissent être condamnés.
Elle fait également suite aux vives critiques faites par l'ONU au Vatican en février 2014. Le Comité des Nations-Unis sur les droits de l'enfants (CRC) avait alors reproché à l'Eglise de ne pas avoir reconnu "l'étendue des crimes commis et n'ait pas pris les mesures nécessaires pour traiter les cas d'abus sexueIs d'enfants et protéger ces enfants, et ait retenu des politiques et des pratiques qui ont conduit à la poursuite de ces abus et à une impunité pour leurs auteurs", surtout dans les années 60 et 70.
Le CRC dénonçait notamment la mutation de paroisse en paroisse des prêtres soupçonnés d'abus sexuels plutôt que le signalement aux autorités. Il avait également demandé la suspension de tous ceux qui avaient été accusés.
Si le Vatican avait "pris acte" du rapport et reproché à l'organe onusien de "déformer" les faits, le pape François avait, dès le mois suivant, créé une commission pontificale pour la protection des mineurs afin de lutter contre les abus sexuels au sein de l'Eglise. En avril 2014, il avait également demandé, pour la première fois de son pontificat; "pardon" aux victimes, assumant "le mal commis par quelques prêtres, un petit nombre évidemment au regard de tous les prêtres".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.