Pologne : le Parlement envisage une interdiction de l'avortement à l’initiative des organisations "pro-vie"
La législation polonaise sur le droit à l'avortement était déjà l'une des plus restrictives d'Europe. Elle date de 1993 et autorise l'avortement seulement dans des cas extrêmes et clairement définis : lorsque que la vie de la femme est en danger, en cas de viol ou d'inceste ou lorsque le fœtus souffre d'une déformation sévère.
Ce fuit d'un consensus entre l'Etat et l'Eglise, très influente dans la société polonaise, est sur le point d'être abandon au profit d'une interdiction stricte de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Fin septembre, le Parlement polonais a confié à une commission parlementaire l'examen d'une proposition de loi à l'initiative d'organisation "pro-vie" allant dans ce sens. Le parti nationaliste et conservateur Droit et Justice, qui domine le Parlement et gouverne le pays s'est dit favorable au texte. Son chef, Jaroslaw Kaczynski, est par ailleurs très confiant quant à son adoption.
Selon ce texte, toute femme qui avorterait ou toute personne qui pratiquerait un avortement (médecin, infirmier) serait passible d’une peine de cinq ans de prison. L’IVG serait alors autorisée uniquement si la vie de la mère est en danger. A noter que selon divers sondages (lien en anglais), les trois quarts de Polonais souhaiteraient que la législation actuelle soit conservée.
Selon le journal Le Monde, "le nombre d’avortements légaux (en Pologne) oscille entre 600 et 1.000 chaque année, pour 10 millions de femmes en âge de procréer". Du côté des avortements illégaux et ceux réalisés à l'étrangers, le chiffre oscille entre 100.000 et 150.000 selon des organisations féministes.
Sur les réseaux sociaux, des citoyens ont appelé les femmes à la grève générale, pour le lundi 3 octobre: "N’allez pas au travail, prenez une journée pour vous occuper de vos enfants, n’allez pas à l’université", peut-on notamment lire. Des dizaines de milliers d’internautes ont déjà indiqué qu’ils allaient y participer.
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