Sabotage de Nord Stream : les États-Unis vraisemblablement coupables, selon un économiste américain
Professeur à l'université de Columbia et économiste de renom, Jeffrey Sachs, interrogé sur Bloomberg TV le 3 octobre, a provoqué le malaise des journalistes en affirmant que les États-Unis étaient vraisemblablement responsables du sabotage de Nord Stream.
« Je parierais qu'il s'agit d'une action des États-Unis, peut-être des États-Unis et de la Pologne », a affirmé l'économiste à propos du sabotage des gazoducs, avant d'être interrompu par l'un des intervieweurs, qui lui a réclamé les preuves sur lesquels il se fondait pour appuyer ses dires.
Voir aussi : Sabotages de Nord Stream: pour le journaliste de Fox News Tucker Carlson, les États-Unis possiblement coupables
Des éléments concordants
« Tout d'abord, il existe des preuves radar que des hélicoptères militaires américains, normalement basés à Gdansk [Pologne], ont survolé la zone », a souligné Jeffrey Sachs.
Il a ensuite évoqué la menace formulée par le président américain Joe Biden en début d'année « de mettre fin, d'une manière ou d'une autre, à Nord Stream » en cas d'intervention russe en Ukraine, puis les propos du secrétaire d'État Anthony Blinken tenus lors d'une conférence de presse le 30 septembre. Ce dernier, tout en qualifiant de « désinformation » les accusations de la Russie sur l'implication des États-Unis dans le sabotage des installations, avait alors déclaré que l'arrêt des gazoducs représentait une « formidable opportunité » pour réduire la dépendance énergétique de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie.
« C'est une étrange façon de parler si vous vous inquiétez du piratage d'infrastructures d'importance vitale », a fait remarquer Jeffrey Sachs.
"I would bet it was a US action..."
— MintPress News (@MintPressNews) October 3, 2022
Professor Jeffery Sachs of Columbia University on the Nord Stream pipelines sabotage. pic.twitter.com/oAYv5t9EMD
« Vous n'êtes pas autorisés à dire ces choses en Occident »
« Je sais que cela va à l'encontre de notre récit, vous n'êtes pas autorisés à dire ces choses en Occident », a-t-il poursuivi. Et, selon lui, de nombreuses personnes à travers le monde « pensent que les États-Unis l'ont fait », y compris des journalistes qui lui auraient indiqué en privé souscrire à cette thèse. « Mais ça n'apparaît pas dans nos médias », a-t-il constaté.
Visiblement en proie au malaise, l'une des journalistes a ensuite dévié de sujet, faisant valoir Bloomberg ne pouvait pas apporter de « contrepoids » en direct à ces affirmations.
Lire aussi : Nord Stream: une nouvelle guerre froide entre Moscou et Washington ?
Interrogé plus globalement sur la situation internationale, Jeffrey Sachs a fait part de ses fortes inquiétudes quant à l'escalade des tensions entre grandes puissances. S’agissant des tensions diplomatiques croissantes entre Washington et Pékin, il a jugé que les Etats-Unis étaient à l’origine de très nombreuses provocations. Alarmé par différentes déclarations au sujet de l'emploi d'armes nucléaires, il a estimé la situation comparable à la grave crise des missiles à Cuba en 1962.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.