Sicile : soupçonné d’avoir tronqué les chiffres de l’épidémie, un responsable de la Santé démissionne

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FranceSoir
Publié le 02 avril 2021 - 18:09
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L'Etna, volcan toujours en activité en Sicile (sud), le 16 février 2017
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© Marie-Laure MESSANA / AFP/Archives
L'Etna en Sicile
© Marie-Laure MESSANA / AFP/Archives

Accusé d’avoir transmis au gouvernement italien des chiffres falsifiés sur la situation épidémique en Sicile, un des responsables de la Santé a présenté sa démission, tout en niant les faits qui lui sont reprochés.

Une démission fracassante

La Sicile est-elle davantage touchée par l’épidémie de Covid-19 que ce que les responsables de la Santé de la région ont jusqu’ici affirmé ? C’est ce que soupçonne Rome, qui vient d’ouvrir une enquête sur Ruggero Razza, l’un des chargés de la Santé de la région italienne. Ce dernier vient de remettre sa démission, tout en niant farouchement les faits qui lui sont reprochés. « Je souhaite réaffirmer qu'en Sicile l'épidémie a toujours été suivie avec soin, a-t-il affirmé. Nous n'avions pas besoin de cacher des contagions ou d'abaisser l'impact épidémiologique, puisque justement nous avons souvent anticipé les décisions de Rome et adopté des mesures plus sévères. »

« Arrangeons un peu les données »

Ruggero Razza est notamment chargé de transmettre chaque jour au gouvernement central les chiffres-clés de la pandémie en Sicile, comme le nombre de contagions enregistrées dans la région, le nombre de décès et de tests réalisés. C’est sur ces données que s’appuie Rome pour décider des restrictions en vigueur dans chaque région pour limiter les contaminations au Covid-19.

Or, selon des écoutes téléphoniques citées par le quotidien Corriere Della Sera, Ruggero Razza aurait volontairement trafiqué les chiffres pour les rendre moins inquiétants. Le nombre de tests PCR pratiqués aurait aussi été gonflé. « Arrangeons un peu les données » des morts sur plusieurs jours, aurait déclaré le responsable à Maria Letizia Di Liberti, chargée de transmettre les chiffres de la pandémie à l’Institut supérieur de la Santé (ISS), qui conseille le gouvernement central sur les mesures de santé publique. Celle-ci, ainsi que plusieurs autres membres du département régional de Sicile, ont été placés mardi 30 mars aux arrêts domiciliaires pour faux en association, et leurs portables ont été saisis.

Ces manipulations n’ont sans doute pas été sans conséquence sur les mesures sanitaires en vigueur en Sicile. C’est notamment sur la base de ces données qu’est décidé chaque semaine quelles régions présentent un risque modéré, moyen, ou un haut risque, avec des restrictions adaptées à chaque situation sanitaire. Selon les chiffres officiels, la Sicile compte 175 000 cas et 4 647 décès depuis le début de la pandémie de Covid-19.

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