Syrie : Assad prêt à une élection présidentielle une fois Daech vaincu
Effet d'annonce ou véritable volonté politique? Selon un député russe, Alexandre Ioutchenko, qui a rencontré le président syrien lors de sa récente visite à Moscou, le président syrien Bachar al-Assad se serait dit prêt à "organiser des élections avec la participation de toutes les forces politiques qui veulent que la Syrie prospère", mais seulement une fois que la Syrie aura été "libérée" des djihadistes du groupe Etat islamique (Daech).
Selon le parlementaire russe, Bachar al-Assad a l'intention d'y participer "si le peuple n'y est pas opposé". Des élections présidentielles avaient déjà été organisées en juin 2014 en Syrie alors que la guerre civile battait son plein et que les forces du régime de Damas enregistraient une série de défaites. Sans la moindre surprise, Bachar al-Assad avait été réélu pour un mandat de sept ans avec 88,7% des voix.
Cette précédant élection avait été un fait inédit en Syrie, Bachar al-Assad y affrontant deux autres prétendants, l'ancien membre du gouvernement Hassan al-Nouri et le parlementaire Maher al-Hajjar. En effet depuis un demi-siècle, un seul candidat était autorisé à se présenter et les sept derniers scrutins présidentiels se sont résumés à des plébiscites de l'actuel chef de l'État ou de son père, Hafez al-Assad, qui n'a jamais obtenu moins de 99% des voix. Toutefois, les adversaires de juin dernier n'étaient rien de moins que des faire-valoir.
Samedi 24, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré qu'il était temps de se préparer à des élections en Syrie, estimant que la position occidentale semblait changer et aller "vers une compréhension plus juste" de la situation en Syrie. Comprendre une reprise des relations diplomatique avec Bachar Al-Assad, position absolument pas partagée par la France qui demande le départ du président syrien comme préalable à une solution politique du conflit.
Le ministre avait également déclaré que les forces russes en Syrie étaient prêtes à fournir une couverture aérienne aux forces de l'opposition combattant de Daech, une première dans le discours de Moscou. Une main tendue toute relative compte tenu que les frappes aériennes déclenchées par l'armée russe en Syrie visent principalement des rebelles opposants au régime davantage que Daech.
La Russie a par ailleurs créé la surprise en annonçant une nouvelle alliance: une "coordination de ses opérations militaires" dans le ciel syrien avec la Jordanie pourtant membre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre Daech.
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