Syrie : la Turquie continue sa campagne de bombardement sur les forces kurdes
La Turquie a fait savoir ce week-end que l'accord adopté dans la nuit de jeudi 11 à vendredi 12 à Munich par les États membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui prévoit une "cessation des hostilités" dans un délai d'une semaine ne la concernait pas. En effet, l'artillerie du régime d'Ankara poursuit sa campagne de bombardement des positions kurdes syriennes entamée samedi 13.
Les forces turques ont bombardé depuis la frontière des positions tenues par des Unités de protection du peuple (YPG), les milices d'autodéfense du Parti de l'union démocratique (PYD) rendues célèbres par leur défense de la ville de Kobané face à l'EI, en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie. Les tirs sont tombés aux alentours de la ville d'Azaz, dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie.
Les États-Unis ont exhorté dès samedi la Turquie à cesser ses tirs d'artillerie contre les forces armées des Kurdes de Syrie, principaux alliés des occidentaux sur le terrain face aux groupes djihadistes. Paris a également exprimé sa "préoccupation à l'égard de la dégradation continue de la situation dans la région d'Alep et au nord de la Syrie".
Mais le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rétorqué que les bombardements contre les Kurdes de Syrie allaient se poursuivre. La Turquie "ne permettra pas au PYD de mener des actions agressives. Nos forces de sécurité ont répondu de manière adéquate et continueront à le faire". En effet, la Turquie considère les forces du PYD comme une organisation terroriste au même titre que le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en Turquie contre qui Ankara mène une violente offensive depuis deux mois.
Outre ses opérations contre les Kurdes, la Turquie, hostile au régime du président Bachar al-Assad et en froid avec la Russie, envisage de lancer avec l'Arabie saoudite une opération terrestre en Syrie, officiellement destinée à combattre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), selon le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. L'Iran et la Russie, alliés au régime de Damas ont d'ors et déjà mis en garde contre l'envoi de troupes de ces deux pays en Turquie.
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