Un journal britannique annonce la fin d’Emmanuel Macron et moque ses envies présumées d'un troisième mandat
POLITIQUE - Lundi 20 février, le journal britannique The Telegraph publiait un article intitulé “Macron sait qu'il est fini. Il pourrait simplement choisir de démissionner.” Il dessine le portrait (assassin) d’un président français démotivé face à une Assemblée Nationale quasi-paralysée. Le "rêveur de l'Élysée" verrait ses options politiques se résumer “soit à un adieu laborieux long de trois ans et demi, soit à un coup d’éclat (comme) un jeu à la roulette russe”. Selon son auteur, Emmanuel Macron envisagerait toutes les possibilités pour briguer un troisième mandat. Y compris celle d'une démission, afin de mieux se représenter après un éventuel quinquennat de... Marine Le Pen.
D’après Anne-Elisabeth Moutet, journaliste au Telegraph (un titre de la presse britannique plutôt conservateur), une rumeur enflerait dans le Tout-Paris depuis trois mois : Emmanuel Macron - qui après dix articles 49.3 déclenchés par son gouvernement depuis sa réélection trouverait "frustrant l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale" - jouerait "avec l'idée d’organiser des élections législatives anticipées".
Des élections législatives anticipées pour faire élire Marine Le Pen ?
"Ce n'est pas que Macron pense qu'il pourrait gagner facilement (…). Comme le général de Gaulle en 1969, il préférerait démissionner en grande pompe plutôt que de subir une cohabitation avec un Premier ministre de l'opposition", pense savoir la journaliste.
Le président de la République, selon elle "fini", imaginerait une intrigue machiavélique en plusieurs actes : "Il s’éloignerait, laissant un successeur faire face à un pays polarisé, surtaxé, étouffé par les dettes, avec des infrastructures, un système scolaire et un service de santé usé. (Ce dernier) serait incapable de freiner une immigration non désirée ou d’assimiler ses nouveaux citoyens à l’instar de son voisin allemand ". Et, dans l'idée de ce scénario jupitérien, le successeur en question serait alors... Marine Le Pen.
Ensuite, ne doutant pas de lui-même, puisque "personne ne peut faire mieux que lui dans les cinq prochaines années" selon une pensée que lui prête la journaliste, Emmanuel Macron estimerait alors pouvoir se représenter à l'élection présidentielle. Dans l'hypothèse que la Constitution (qui limite l’élection présidentielle à deux mandats, toutefois consécutifs) autorise ce cas de figure, il serait finalement en situation de l'emporter à nouveau après l’échec cuisant de sa remplaçante.
Macron rêverait plus grand que la France
Le locataire de l’Elysée " ne s'intéresse plus aux affaires intérieures", estime Moutet. Le président (qui se voit déjà prix Nobel de la paix, à en croire d'autres bruits de couloirs) rêverait à un dessein personnel européen. Il envisagerait "l'établissement de la souveraineté économique, politique et militaire de l'Europe - dans laquelle la France (serait selon lui) considérée comme un moteur principal".
Une "unité politique de l'Union européenne" qui aurait été relancée par une réaction commune des États face à la guerre en Ukraine, seulement à l'initiative d'un "leadership du nord de l'Europe" et non de l'exécutif français, persifle la journaliste du Telegraph. Cette union retrouvée bénéficierait en arrière-plan d'un réveil de l'OTAN qu'Emmanuel Macron présentait pourtant en "état de mort cérébrale" naguère.
En somme, à l'instar de son plan économique dédié à la création de licornes technologiques européennes, "mort", toujours selon la plume véhémente de la journaliste, aucune réussite supposée ne serait redevable au président français.
Un article en forme de prophétie ?
Ce n’est pas la première fois qu’Anne-Elisabeth Moutet prédit la chute d’Emmanuel Macron. Le 13 octobre 2022, elle annonçait déjà dans le même quotidien que "Macron a allumé un feu politique qui pourrait bientôt mettre fin à sa présidence ", alors que ce dernier menaçait de réquisitions les personnels grévistes de la raffinerie Esso-ExxonMobil. Le 17 juillet 2022, la journaliste entrevoyait aussi le début de la "noyade" du président fraîchement réélu.
En mai 2020, France-Soir interviewait Chris Bickerton, professeur de politique à l'Université de Cambridge. Sa tribune "Emmanuel Macron sera lui aussi un président raté", publiée par le New York Times en 2017, prédisait un sort tout aussi funeste au président de la République française, notamment à cause de son incapacité à tenir ses ambitions européennes.
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