Contestations sociales à l'international : un nouveau Printemps des peuples ?

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FranceSoir
Publié le 15 juillet 2022 - 12:30
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Révolte Sri-Lanka
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Arun SANKAR / AFP
Des manifestants occupent les bureaux du Premier ministre sri-lankais à Colombo, le 13 juillet 2022.
Arun SANKAR / AFP

Nous fêtions hier la prise de la Bastille, événement qui en son temps, attirait les regards vers la France. Aujourd'hui, nous nous tournons vers l'étranger, car nous pourrions y déceler le même élan de liberté. Sri-Lanka, Italie, Pays-Bas, Chine, Mozambique... Un peu partout dans le monde, les conséquences économiques, sociales et politiques de la crise sanitaire, puis de la guerre, créent des remous. Démoralisés par deux années d'angoisse, de confinements et d'isolement, et désormais ruinés par l'inflation galopante, les peuples se soulèvent contre leurs dirigeants.

Lire aussi : La Bastille France

Le Sri-Lanka donne le la

L'exemple emblématique de ces soulèvements est le Sri-Lanka. Là-bas, les habitants font face à des pénuries de nourriture, de carburant et d’électricité. Si bien que des militants exigeaient la démission du président depuis mars dernier : "En deux ans de pouvoir, le président a vidé les caisses de l’État qui sont passées de 7,5 milliards de dollars à 2,7 milliards de dollars fin 2021". L'ONU ajoutait : "Les habitants se sont tellement appauvris que 80 % d’entre eux sauteraient des repas".

Finalement, les habitants sont parvenus à s’introduire de force au cœur du palais présidentiel et ont forcé son résident à quitter le pays ! Depuis, les tensions s'intensifient ; le Premier ministre a déclaré l'état d'urgence et instauré un couvre-feu à Colombo, tandis que des hélicoptères sont déployés au-dessus des lieux de manifestations, comme le rapporte le compte Telegram "Anonyme Citoyen".

Des vidéos impressionnantes ont fait le tour des réseaux, et semblent avoir inspiré quelques autres pays... Aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, au Mozambique, en Albanie, en Lybie, en Équateur et en Turquie, entre autres, un air de révolte se fait sentir.

Un air de révolte international

Aux Pays-Bas, ce sont les agriculteurs qui ont protesté contre la décision du gouvernement hollandais de "réduire les émissions d’ammoniac et d’oxydes d’azote", ce qui provoquerait une diminution de 30 % de sa production. Ils bloquent les autoroutes et les frontières, se confrontent à la police, et sont rapidement rejoints par des Allemands et des Espagnols.

En Italie, ce sont les chauffeurs de taxi qui ont pénétré dans le Parlement pour protester contre l’article 10 du projet de loi sur la concurrence. Ils déplorent que la déréglementation les exposera à la concurrence déloyale des services de covoiturage sur le web.

Une protestation qui n'est pas sans lien avec les révélations relatives aux "UberFiles", qui ont aussi affecté l'image d'Emmanuel Macron. Ces derniers mettaient en exergue les relations entre dirigeants politiques et hommes d'affaires américains, souvent au détriment de la souveraineté nationale.

Lire aussi : Scandale UberFiles: Emmanuel Macron à nouveau dans la tourmente

Sous la pression croissante, le chef du gouvernement italien Mario Draghi a présenté sa démission au président, le jeudi 14 juillet. Celui-ci l'a refusée. Situation qui n'est pas sans rappeler celle de notre Élisabeth Borne, pour qui il s'est passé exactement le même chose trois semaines plus tôt...

En Macédoine du Nord, c'est l'adhésion à l'Union européenne qui fait naître les tensions. Tout le monde ne voit pas d'un bon œil le passage d'Ursula von der Leyen à Skopje. "La Macédoine n'est pas à vendre", peut-on lire sur les pancartes des manifestants, tandis que le mouvement de protestation se propage plus généralement dans les Balkans. En Bulgarie et en Albanie aussi, le gouvernement est sous pression : 

En Équateur, des émeutes violentes déstabilisent le pays. L’augmentation du prix du carburant est à l’origine de cette flambée sociale, qui a déjà fait plusieurs morts et disparus. Au Mozambique aussi, les habitants s'insurgent contre l'augmentation des prix du carburant.

Depuis quelques jours, le Brésil et le Panama se sont aussi joints à la liste des pays mouvementés. Sur les réseaux, une question taraude les esprits : la même chose arrivera-t-elle en France, pays des Lumières et des révolutionnaires ?

Le 13 juillet dernier, un sondage d'Elabe pour BFM TV montrait que seulement 12 % des Français étaient satisfaits de l'action d'Emmanuel Macron. Pourtant, "Jupiter" assurait hier, vouloir encore serrer la bride : "Il faut nous préparer tous à ce que la guerre dure. L’été et le début de l’automne seront sans doute très durs." Sans majorité absolue au Parlement, et face à un peuple qui a déjà fait part de sa colère, jusqu'où cette politique guerrière va-t-elle nous mener ?

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