Venezuela : une étape franchie vers un référendum pour destituer le président Nicolas Maduro
Le pays était déjà en plien décrochage brutal au niveau économique. Il est en train de voir sa situation politique devenir un peu plus précaire encore. Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela vient en effet de donner le feu vert pour le projet de référendum visant à révoquer le président Nicolas Maduro, le successeur désigné d’Hugo Chavez (président de 1999 à 2013). L’opposition (qui a remporté les élections législatives de décembre 2015) le tient en effet pour responsable des pénuries alimentaires, de l’inflation galopante et du chaos généralisé qui règnent au Venezuela.
Mais pour arriver à la tenue d’un référendum, le chemin s’annonce encore long, tant la procédure est kafkaïenne. La CNE a pour l’instant validé la première phase de la procédure: après une pétition qui a recueilli deux millions de signatures, la loi vénézuelienne oblige que 200.000 signataires viennent confirmer physiquement, en se présentant aux autorités, leur paraphe. C'est chose faite: le CNE a certifié 399.412 signatures.
Reste maintenant pour l’opposition à passer à la phase suivante: une nouvelle pétition va devoir recueillir 4 millions de signatures (!), dans un pays qui compte presque 31 millions d’habitants. Si cette nouvelle étape est franchie, un référendum sur la destitution de Nicolas Maduro se tiendra. Mais, autre spécificité, il ne s’agira pas d’un scrutin majoritaire. Pour être validée, la destitution devra recueillir un nombre de suffrage supérieur aux voix recueillis par Nicolas Maduro lors du scrutin de 2013 lors duquel il a été élu (soit environ 7,5 millions de voix). L’opposition doit donc s’attendre à un parcours d’obstacles, même si le feu vert de la CNE est déjà un camouflet de plus pour le président en exercice.
Malgré l’avis positif de la CNE, les dates de la suite de la procédure de destitution n’ont cependant pas encore été annonées. Le mandat de Nicolas Maduro devait initialement se terminer en 2019.
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