Vente dès vendredi d'un livre sur Trump, qui le qualifie de tissu "de mensonges"

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Par Jerome CARTILLIER - Washington (AFP)
Publié le 04 janvier 2018 - 18:40
Mis à jour le 05 janvier 2018 - 07:56
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Steve Bannon photographié le 5 décembre 2017 durant la campagne de Roy Moore dans l'Alabama
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© JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Steve Bannon photographié le 5 décembre 2017 durant la campagne de Roy Moore dans l'Alabama
© JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

La mise en vente du livre explosif de Michael Wolff sur la "Maison Blanche Trump", initialement prévue mardi prochain, a été avancée à vendredi, malgré les tentatives de Donald Trump d'empêcher la sortie de ce brûlot qu'il accuse d'être un tissu "de mensonges".

L'avocat du président américain, Charles J. Harder, a tenté jeudi de faire interdire la publication du livre dressant le sombre tableau d'une Maison Blanche dysfonctionnelle sur fond d'intrigues autour d'un Donald Trump raillé par ses propres collaborateurs pour son incompétence et son incapacité à diriger. Cette riposte judiciaire a été lancée au lendemain de la très vive réaction de M. Trump, qui a accusé son ex-conseiller Steve Bannon (qui avait mis en cause son fils) d'avoir "perdu la raison".

Dans une démarche avant tout symbolique, il a adressé un courrier à son auteur Michael Wolff et à Steve Rubin, président de la maison d'édition Henry Holt and Co., leur demandant de "cesser immédiatement" sa distribution, évoquant, entre autres, la diffamation.

Mais la réponse de l'éditeur, probablement ravi de ce puissant coup de projecteur, n'a pas tardé. Il a avancé la sortie du livre de quatre jours: initialement prévue le 9 janvier, elle aura finalement lieu vendredi.

"Et voilà. Vous pouvez l'acheter (et le lire) demain. Merci, monsieur le président", a lancé Michael Wolff dans un tweet.

L'éditorialiste multicarte (Hollywood Reporter, Vanity Fair, New York Magazine...), âgé de 64 ans, avait expliqué avoir gravité pendant 18 mois autour de la galaxie Trump, de la campagne présidentielle à la Maison Blanche, et interrogé "plus de 200" personnes, du président à ses proches collaborateurs.

- 'Plein de mensonges' -

"J'ai autorisé Zéro accès à la Maison Blanche à l'auteur de ce livre dingue! Je ne lui ai jamais parlé pour un livre. Plein de mensonges, déformations et sources qui n'existent pas", a tweeté tard jeudi soir le président faisant référence au livre.

Dans cet ouvrage, dont plusieurs rédactions dont l'AFP ont obtenu une copie, Steve Bannon dénonce - entre autres - l'attitude de Donald Trump Jr., ce qui a provoqué la colère du locataire de la Maison Blanche.

Jugeant qu'il a commis une "trahison" en rencontrant une avocate russe durant la campagne, il donne de facto du poids à l'enquête en cours du procureur spécial Robert Mueller sur les liens supposés entre Moscou et l'équipe Trump, qui empoisonne la présidence de ce dernier.

Fidèle à son style provocateur, Steve Bannon a assuré après la publication d'une série d'extraits au contenu explosif qu'il soutenait toujours l'ancien magnat de l'immobilier.

"Le président des Etats-Unis est un grand homme", a-t-il affirmé mercredi soir, quelques heures après le communiqué cinglant dans lequel Donald Trump l'accusait d'avoir "perdu la raison". "Je le soutiens sans relâche", a ajouté sur Sirius XM radio le patron du très droitier site d'informations Breitbart News.

"Il m'a qualifié de grand homme hier soir, il a visiblement changé de ton très rapidement", a ironisé jeudi la président américain, visage fermé.

Depuis son départ de la Maison Blanche l'été dernier, Steve Bannon s'est auto-désigné sauveur du "Trumpisme" face à ce qu'il juge être un dévoiement par les républicains du sérail et les "élites" de Washington.

- 'Risible!' -

Parallèlement, l'exécutif a continué à dénoncer avec véhémence "les mensonges ridicules" d'un ouvrage truffé de "ragots de tabloïd".

Le livre raconte en particulier combien le candidat républicain et son équipe rapprochée ont été surpris par la victoire, tant ils étaient convaincus qu'elle était hors de portée. "Risible!", a répondu sa porte-parole.

Le livre de Michael Wolff, "Fire and Fury: Inside the Trump White House" ("Le feu et la colère, dans la Maison Blanche de Trump"), relate aussi une première année au pouvoir de Donald Trump marquée par une forme de "chaos" permanent.

Il décrit un président fréquemment reclus dans sa chambre dès 18H30 avec un cheeseburger, les yeux rivés sur ses trois écrans de télévisions, multipliant les appels à un petit groupe d'amis sur lesquels il déverse "un flot de récriminations", allant de la malhonnêteté des médias au manque de loyauté des membres de son équipe.

Volonté d'envoyer un signal fort à ceux qui, au sein de l'équipe Trump, seraient tentés de raconter aux journalistes les coulisses de la présidence? La porte-parole de la Maison Blanche a annoncé jeudi que toute personne travaillant à la Maison Blanche ne pourrait désormais plus utiliser son téléphone portable personnel dans la West Wing, centre névralgique de l'exécutif américain.

Sarah Sanders a mis en avant "la sécurité et la protection des systèmes technologiques à la Maison Blanche" pour justifier cette décision, assurant qu'elle était à l'étude depuis plus de six mois.

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump n'a de cesse de dénoncer les fuites au sein de ses équipes. Dans son communiqué vengeur diffusé mercredi, il déplorait notamment que Steve Bannon ait passé son temps à la Maison Blanche "à faire fuiter de fausses informations pour se rendre plus important qu'il n'était".

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