Moirans : la colère des gens du voyage
Véhicules incendiés, route départementale et voies de chemin de fer coupées, saccages à Moirans et même une mutinerie dans une prison à Aiton: l'Isère a été le théâtre d'importantes violences mardi 20, sans qu'il y ait de blessé à déplorer. Le calme est revenu au bout de quelques heures mais les vestiges des émeutes témoignent de la violence de la contestation des gens du voyage.
Ceux-ci réagissaient au rejet par le juge d'application des peines d'une autorisation de sortie de deux détenus pour assister aux funérailles d'un proche, son frère pour l'un, son cousin pour l'autre. Il avait trouvé la mort samedi 17 dans un accident de la route suite à un cambriolage.
Peu après 16 heures, un groupe de personnes, des gens du voyage sédentarisés, a incendié plusieurs véhicules sur la route départementale 1085, coupant ainsi la circulation. Une centaines de personnes s'en sont également pris à la gare de Moirans et ses alentours, brûlant des voitures sur les voies, bloquant la circulation des trains.
Dans le même temps et à une centaine de kilomètres de là, une mutinerie a éclaté au sein de la prison d'Aiton où sont incarcérés les deux hommes. Une vingtaine de prisonniers ont refusé de réintégrer leurs cellules en signe de protestation et de solidarité envers leurs codétenus. Ils auraient notamment mis le feu à la coursive.
La révolte a duré environ deux heures mais a pu être maîtrisée grâce à l'arrivée d'une équipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris) venue de Lyon. "Les détenus les plus impliqués seront transférés dans d'autres établissements", a fait savoir le procureur d'Albertville.
"C'était la seule solution pour qu'on m'entende" s'est justifiée la mère d'un des détenus (le frère de l'homme décédé) interrogée par BFMTV. Elle rappelle que seules "des voitures ont été cassés (...) Il n'y a pas eu de blessés". Une nouvelle demande de sortie, sous escorte cette fois, a été déposée et rejetée ce mercredi par la cour d'appel de Chambéry. Les obsèques qui devaient se dérouler dans l'après-midi ont été repoussées.
Les violences ont été qualifiées d'"inadmissibles" par Manuel Valls et d'"intolérables" par Christiane Taubira. L'opposition y voit quant à elle le symbole du manque d'autorité et de fermeté de l'Etat. "Ce gouvernement a un problème avec l'autorité" a déclaré François Fillon. Pour Florian Phiippot: "tout le monde a le droit de faire sa loi, les voyous, les islamistes, les gens du voyage, sauf la République". Les deux hommes ont par ailleurs rappelé que des incidents très similaires avaient déjà eu lieu en août dernier sur l'autoroute A1. Là encore les gens du voyages exigeaient une permission de sortie pour qu'un des leurs assiste à un enterrement. La cour d'appel d'Amiens avait alors accédé à leur demande.
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