Présidence LR : la Haute Autorité publie la liste définitive des candidats
La Haute Autorité des Républicains publie jeudi la liste définitive des candidats à la présidence du parti, et donne le top départ de la campagne qui, sauf énorme surprise, devrait consacrer en décembre prochain la victoire de Laurent Wauquiez.
La liste sera annoncée à 15h00 par la juriste Anne Levade, présidente de la Haute Autorité LR. L'élection se déroulera par vote électronique le 10 décembre, et le 17 en cas de second tour.
Sans surprise, les quatre candidats retenus seront, outre le vice-président des Républicains Laurent Wauquiez, archi-favori, Florence Portelli, Daniel Fasquelle et Maël de Calan, sous condition que leurs parrainages soient validés.
Tous quatre avaient déposé il y a deux semaines les signatures nécessaires: celles d'au moins 2.347 adhérents (le centième du nombre total d'adhérents) et treize parlementaires LR (5% des députés nationaux, européens et sénateurs).
Tous les quatre sont déjà très actifs sur le terrain, s'efforçant chacun de tourner dans toutes les régions pour défendre sa ligne.
Accusé par certains LR de "dérive droitière", M. Wauquiez cherche à démontrer sa capacité à "rassembler", autour d'une "droite vraiment de droite", comme il l'a redit mercredi soir en meeting à Mandelieu (Alpes-maritimes).
Son équipe de campagne compte notamment un proche de Valérie Pécresse, Geoffroy Didier, qui l'année dernière avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite pour la présidentielle et a été désigné directeur de campagne.
"Chacun pourra avoir sa place dans l'équipe que je veux constituer", promet-il, en balayant les critiques internes. "En politique, il y a une règle", dit-il, à l'adresse des poids-lourds du parti, comme Valérie Pécresse ou le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand: "soit on est candidat, soit on se tait".
"Il faudra rassembler large", le met en garde le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, estimant que "le rassemblement" est "un défi" pour Wauquiez, un homme "clivant". Mais M. Retailleau se félicite de voir le candidat "donner un certain nombre de signes" positifs, avec la présence à ses côtés, outre M. Didier, d'une autre juppéiste, Virginie Calmels, qui deviendrait la numéro deux du parti.
- Portelli pourrait 'faire un score' -
Même si la partie semble jouée d'avance (selon un sondage Odoxa-Le Figaro-franceinfo du 13 octobre, 78% des sympathisants LR votent Wauquiez), Mme Portelli (14% dans le même sondage) entend bien défendre ses couleurs.
Pas question pour la maire de Taverny (Val d'Oise) et ex-porte-parole de François Fillon de présenter "une candidature de témoignage".
Forte de ses "près de 6.000 parrainages" d'adhérents, cette femme de 39 ans explique dans toutes les fédérations qu'elle veut faire de LR "un parti moderne", "rendre le pouvoir aux militants", "lutter contre les fractures territoriales et sociales".
Selon un responsable LR, Mme Portelli pourrait "faire un score" en décembre car "elle incarne une ligne d'opposition interne à Wauquiez".
Des quatre candidats, "je suis le seul élu national. Ma voix retentira à l'Assemblée", affirme pour sa part Daniel Fasquelle.
Le député du Pas-de-Calais, qui a déjà fait "plus de quarante réunions" depuis juillet, promet qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle en 2022, et projette de créer une fondation, comme "la fondation Adenauer" en Allemagne.
Pour Maël de Calan, juppéiste de 37 ans, "s'il y a quatre candidats, il n'y a en réalité que deux lignes politiques": d'une part celle de Wauquiez, "clivante et contestataire, qui nous fera perdre", à laquelle se rattachent selon lui Portelli et Fasquelle, d'autre part la sienne, celle d'"une droite ouverte et crédible". Un point commun tout de même avec Portelli: tous deux demandent un débat télévisé entre les candidats, une idée jusqu'ici rejetée par Wauquiez.
En toile de fond de cette campagne se joue, sous l'oeil des autres ténors, la position de LR sur l'échiquier politique, plus ou moins à droite.
"Tout ce qui de près ou de loin se rapprochera (...) d’une coalition avec des gens du FN, je m’y opposerai de toutes mes forces. Ça sera peut-être une des causes, éventuellement, d’un possible retour", a prévenu mercredi soir l'ancien ministre François Baroin, invité de l'émission "Quotidien" sur TMC.
npk/chr/dar
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