Platini candidat à la FIFA : une carrière exceptionnelle (VIDEO)
C'est probablement -avec Zinédine Zidane- le meilleur joueur français de football de tous les temps. Michel Platini, tout juste 60 ans, petit-fils d'immigré italien devenu meneur de jeu adulé de l'équipe de France et président de l'UEFA, est désormais, depuis ce mercredi 29 juillet, candidat à la présidence de la FIFA. Le numéro 10 le plus emblématique de l'équipe de France (72 matches, 41 buts) jouera le 26 février prochain, jour de l'élection, une nouvelle finale, lui qui en a tellement remportées.
"Platoche" voit le jour le 21 juin 1955 à Joeuf, une petite commune de Lorraine, où il fera ses gammes bien aidé par un père amoureux du ballon rond. Recruté par l'AS Nancy-Lorraine à 17 ans, en 1972, le gamin cartonne en équipe réserve et finit par taper dans l'œil de l'entraîneur. Malgré de nombreuses blessures, il devient indispensable et enchaîne les buts (30 en 40 matches cès la saison 1974/1975) dont une bonne part de ces fameux coups francs qui l'ont rendu célèbre. Un coup de patte magique qu'il est allé chercher à force de travail, restant après l'entraînement qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, pour peaufiner sa technique et s'acharner à balancer le cuir dans la lucarne par-dessus des murs de mannequins en plastique.
Il finit par décrocher sa première sélection en équipe de France. Ce 27 mars 1976, Platini a 20 ans. L'équipe de France (dont l'arrière droit se nomme Raymond Domenech) mène 1-0 depuis la 17e minute (but de Gérard Soler) quand elle obtient un coup franc indirect à l'intérieur de la surface de réparation, à la 73e minute. "Passe-moi le ballon et tu vas voir", glisse, insolent et confiant, Michel Platini à son capitaine, le Nantais Henri Michel, 28 ans. Celui-ci lui fait une petite passe, Platini lobe le mur, et but. Les Tchécoslovaques marqueront deux buts en fin de partie pour arracher finalement le match nul 2-2.
Un Coupe de France plus tard, en 1978, remportée 1-0 (but de Platini, forcément), le meneur finit par se sentir à l'étroit au club et part pour la grande AS Saint-Etienne en 1979. Il n'y reste que trois saisons, glanant tout de même au passage un championnat de France, avant d'être appelé en Italie, terre de ses ancêtres, par la Juventus de Turin. C'est l'apothéose pour le gamin de Lorraine, élu Ballon d'or trois années consécutives (1983, 1984, 1985), champion d’Italie 1984 et 1986, il gagne aussi la Coupe d’Italie (1983), la Coupe des Coupes (1984) et la Coupe des Clubs Champions (1985, l'année du drame du Heysel).
En Bleu également, Platini marche sur le football mondial, sortant l'équipe de France de la disette. Il est notamment le héros de la qualification pour le Mondial 1982 arrachée face aux Pays-Bas un an plus tôt 1-0, sur un coup-franc du meneur de jeu, forcément. C'est lui encore qui est le grand artisan de la victoire lors de l'Euro 1984 (9 buts en 5 matches) remporté à domicile par des Bleus grands favoris. Seule ombre au tableau, sa dernière Coupe du Monde en 1986 au Mexique. Après avoir marqué contre l'Italie en huitièmes de finale (2-0) et le Brésil en quarts (1-1, victoire aux tirs au but), il sombre avec son équipe en demi-finale, face à l'Allemagne (0-2). Platini prend sa retraite l'année suivante, le 17 mai 1987, avec un total de 655 matches et 654 buts au compteur.
L'année d'après, il est appelé à la tête de l'équipe de France, qu'il dirige quatre ans, pour un bilan mitigé qui ternit quelque peu son image. Il est ainsi débarqué suite à des mauvais résultats à l'euro 1992, puis s'essaye au consulting sur Canal+ pour les matches de Ligue des Champions.
Il rebondit ensuite en intégrant le comité exécutif de l'UEFA à partir de 2002, avant d'être élu président de l'instance européenne cinq ans plus tard, en 2007. Réélu depuis, en 2011 et 2015, il finira par désavouer son homologue de la FIFA Sepp Blatter, il y a quelques semaines, lui demandant de se retirer suite aux révélations de scandales. Candidat à la succession du Suisse, Michel Platini promet de "rendre à la FIFA la place et la dignité qu’elle mérite" et d'offrir "aux dizaines de millions de passionnés de notre sport la FIFA qu’ils attendent: une FIFA exemplaire, unie et solidaire, une FIFA respectée, aimée et populaire".
(Voir ci-dessous, dans les archives de l'INA, un reportage sur le dernier match de Platini comme joueur, le 17 mai 1987):
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