Immobilier : en Bretagne, un élu souhaite un statut de résident permanent
En Bretagne, pour redynamiser les villages et lutter contre la flambée des prix de l’immobilier, l’élu local Nil Caouissin plaide pour la création d’un statut de résident permanent. Explications.
Des logements vides mais une flambée de l’immobilier
Des rues désertes l’hiver, des commerces à la peine et des écoles à moitié vides… Très prisée par les vacanciers l’été, la Bretagne souffre de plus en plus d’une désertification de ses habitants une fois la belle saison passée.
Acquises en qualité de résidences secondaires, les maisons situées dans les villes côtières restent volets clos à la basse saison. Selon Positivr, ce sont plus de 250 logements qui resteraient vides neuf mois sur douze.
Et ce n’est pas la pandémie qui risque de freiner le phénomène, les confinements successifs ayant donné aux citadins des envies d’ailleurs, plus près du littoral. Résultat : les prix de l’immobilier s’envolent et les « locaux » ont de plus en plus de mal à trouver des biens à prix abordable pour se loger. Exemple en Ille-et-Vilaine, où en un an, le prix des appartements a grimpé de 13 % et celui des maisons de 8,3 %. Dans la baie du Mont-Saint-Michel et sur la côte d’Émeraude, le tarif de vente des maisons anciennes a lui bondi de 16 %.
Un statut accordé après un an passé sur le territoire
C’est pour contrer cette hausse des prix de l’immobilier, mais aussi pour redonner de la vie aux petites villes du littoral, que Nil Caouissin, conseiller régional de Bretagne, publie un "Manifeste pour un statut de résident en Bretagne". Son objectif : limiter le nombre de résidences secondaires à 20 % dans certaines communes et faciliter l’accès au logement des Bretons. « Si l'on veut loger dignement les gens tout en préservant le foncier agricole et naturel, il faut juguler la demande sur la demande de résidences secondaires qui n’est pas un droit fondamental », rappelle-t-il dans un entretien accordé au média La Relève et la Peste.
Pour cela, il défend une définition stricte du statut de résident. Pour acheter un bien, tout acquéreur devra justifier d’une année entière passée sur le territoire breton. Il faudra y avoir résidé, mais aussi travaillé. « Ce statut s’appliquerait aux communes, souvent côtières, où il y a de fortes tensions immobilières », explique l’élu breton dans son manifeste. « Un statut de résident serait un outil pour favoriser le logement permanent et réduire la pression immobilière », ajoute-t-il dans l’entretien. De plus, « Des habitants à l’année permettraient de rouvrir les classes, de créer de l’emploi stable et durable plutôt que des flambées estivales. »
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