Jean-Claude Mailly : le patron de FO craint "un 49-3 social"

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Pierre Plottu
Publié le 25 février 2015 - 09:49
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Jean-Claude Mailly.
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©Benoit Tessier/Reuters
"Si la négociation a échoué c'est parce que 80% du texte présenté était l'expression de revendications patronales", a assuré Jean-Claude Mailly.
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Jean-Claude Mailly était l'invité de France Inter, ce mercredi matin. Le secrétaire général de Force ouvrière (FO) est notamment revenu sur le projet de loi sur le dialogue social que Manuel Valls doit présenter aux syndicats cette après-midi.

Est-il normal que le gouvernement reprenne la main suite à l'échec des négociations?

"Il pouvait très bien considérer qu'il n'y avait pas de négociations abouties et en rester là, mais c'est son droit".

"On était pas demandeur".

"Du temps de madame Parisot on a essayé de négocier trois ans sans résultats. On a repris depuis quatre mois pour le même résultat… je ne sais pas ce que va nous annoncer le Premier ministre".

"Des choses peuvent évoluer. On a fait des propositions. Par exemple sur la délégation unique du personnel, c'est-à-dire la fusion du comité d'entreprise et du délégué du personnel, on était prêt à monter le seuil jusqu'à 300 salariés mais sans mettre dans le même bain le CHSCT. Ce dernier doit être conservé car tout le monde se plaint des dégradations de conditions de travail".

"Mettre le CHSCT dans une structure unique, c'est une ligne jaune à ne pas franchir".

"Je comprendrais mal que le gouvernement reprenne un texte qui a échoué pour le mettre dans une loi. Ce serait du 49-3 social".

"Si la négociation a échoué c'est parce que 80% du texte présenté était l'expression de revendications patronales. Au gouvernement de se positionner: veut-il reprendre, ou pas, les revendications du patronat? On verra cet après-midi".

 

Laurent Berger a fustigé des conservatismes syndicaux et patronaux

"C'est facile… on peut faire un débat là-dessus. Laurent Berger ne confond-il pas conservatisme et résistance?"

"Il y a des choses qu'on ne peut pas accepter".

 

La représentation du personnel dans les entreprises de moins de 11 salariés

"Tout dépend de comment c'est fait. Si c'est via une structure régionale, assez éloignée du terrain et qui plus est interprofessionnelle, ça ne marchera pas".

"C'est quand même spécial comme situation. D'habitude on sait un peu avant, là c'est +black-out+, on ne sait pas. J'espère qu'ils savent eux-mêmes".

 

L'assouplissement des 35 heures

"Les 35 heures c'est la durée légale du travail, le seuil à partir duquel on calcul les heures supplémentaires. Je rappel que la durée réelle effective est proche de 40 heures. Il y a déjà beaucoup de souplesse".

"Quand il y a eu des difficultés à PSA ou Renault, on a déjà négocié (une modulation des 35 heures), il n'y a pas besoin d'une loi pour ça. Quand l'entreprise est en difficulté, le syndicat négocie".

"(Des dérogations quand l'entreprise va bien) ça ne tient pas la route. On va demander des efforts alors qu'il y a des possibilités qui existent pour moduler? Je pense que c'est l'arbre qui cache la forêt".

"Quand il y a plus de 10 salariés qui refusent les accords de maintien dans l'emploi, l'entreprise est obligée de faire un plan social et donc du licenciement économique. Ce que souhaite le patronat, il le dit depuis longtemps, c'est de ne plus y être obligé. La question n'est donc pas celle des 35 heures mais de la rupture du contrat de travail".

 

FO appelle à la grève le 9 avril

"Parce que ça suffit".

"Le pouvoir d'achat baisse, le sentiment d'abandon républicain du fait de la fermeture des services publics, des droits sociaux, du maintien de la protection sociale… tout ça, ça suffit".

"On veut être entendus".

"Si ça marche, le gouvernement devra entendre (…). Vous savez, on ne lance jamais plus d'une journée de grève, au début".

 

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