Chômage et reconversion professionnelle : une expérience immersive pour découvrir ses talents dans un contexte de crise de l’emploi
La pandémie du Coronavirus a eu un effet incontestable sur les projets de recrutement des entreprises. Hadrien Clouet, sociologue spécialiste l’emploi et du chômage à l’université de Toulouse (Haute-Garonne) explique sur Franceinfo la situation actuelle très difficile: plus de chômeurs entrants à Pôle Emploi et d’un autre côté, beaucoup moins d’offres d’emploi disponibles. Il y a actuellement une seule offre d’emploi pour 10 chômeurs. Cela décourage complètement les personnes à la recherche d’un emploi. Selon l’Unedic, association chargée par délégation de service public de la gestion de l'assurance chômage en France, plus de 70% des chômeurs ont déjà abandonné leurs projets de recherche.
À cela s’ajoute un changement du rapport au travail. Selon un rapport, tant les salariés (54 %) que les demandeurs d’emploi (26 %) sont en train de changer leur projet professionnel car ils souhaitent se recentrer sur l’essentiel, notamment la famille et la santé. Dans ce contexte où des chômeurs jettent l'éponge, et où d’autres salariés questionnent leur avenir professionnel, des villes commencent à se tourner vers des outils originaux d'aide à la reconversion professionnelle.
Évoquer différemment la question de l'avenir professionnel
Les chômeurs sont soumis à une démotivation difficile à surmonter, mais c’est aussi maintenant le cas des salariés: de plus en plus se déclarent désireux de changer leur rapport au travail. Un demandeur d’emploi sur deux et plus de 4 salariés sur 10 déclarent en avoir envie. 44 % des demandeurs d’emploi et 28 % des salariés déclarent vouloir changer de métier ou faire une reconversion selon le rapport Unedic.
Les plus jeunes (moins de 40 ans), et tout particulièrement les jeunes salariés sont plus nombreux que la moyenne à souhaiter du changement, que ce soit pour changer de métier (31 %, 24 % pour les 40 ans ou plus), d’entreprise (30 % vs 22 %), de secteur d’activité (29 % vs 23 %), changer de poste au sein de leur entreprise (26 % vs 15 %) ou encore déménager (34 % vs 18 %). Ils souhaitent également plus fréquemment se former (33 % vs 25 %). La remise en question de l'activité professionnelle est de plus en plus pressante, mais , selon Basile Bohard « On ne se connait pas assez pour envisager une nouvelle trajectoire »
Une expérience immersive et ludique pour redonner un sens au travail
Un événement appelé Le Klub Extraordinaire, conçu par la société Neo Digital, propose d’installer dans les villes qui l'accueillent un container qui attire les demandeurs d'emplois, les personnes en reconversion et les curieux pour qu'ils découvrent leurs talents. “Le tout est de se comprendre et de se connaître assez bien soi-même" explique Basile Bohard, directeur de la société. Des villes comme Orléans ou Bernay (dans le département de l'Eure en Normandie ont déjà testé l'expérience, d’autres villes comme Châteauroux, Tours et Chinon l’ont prévu, et d’autres ont dû annuler à cause du confinement.
Réussir une orientation (ou réorientation) professionnelle “sereine et éclairée” passerait par l'émerveillement
En traversant le parcours interactif, on se trouve face à des tests et des jeux, qui permettront de dessiner un profil (tempérament, caractère, talents), pour que chacun découvre des formations et des professions qui correspondent au mieux à ses envies. Après un quart d'heure, le visiteur ne partira peut-être pas avec une réponse magique, mais avec une motivation nouvelle, pour aller ensuite chercher plus d’informations sur un site en ligne, et réaliser une candidature. Basile Bohars, fidèle de l'émission “C’est pas sorcier” essaye avec cette expérience, d'utiliser la capacité d'émerveillement pour planter une graine de motivation dans l’esprit du visiteur.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.