Les entreprises doivent veiller à ne pas défavoriser les télétravailleurs
83 % des entreprises françaises prévoient d'offrir à leurs employés une plus grande flexibilité quant à leur lieu de travail, notamment en évoquant le télétravail dès le processus de recrutement. Depuis septembre 2021, le nombre de postes offrant le télétravail a été douze fois plus important qu’avant la crise sanitaire. 6,3 % des offres d’emploi postées sur LinkedIn évoquent à la rentrée la possibilité de travail à distance. Certaines d’entre elles profitent de ces conditions pour payer moins cher leurs employés. Les employés, eux, profitent de cette occasion pour chercher un cadre de vie plus confortable en s'éloignant des métropoles. Mais, ce changement de cadre de vie peut-il aussi se payer au niveau professionnel ? Est-il risqué pour la suite de la carrière ? Les télétravailleurs sont-ils aussi bien considérés que leurs pairs restés au bureau ? Selon une étude LinkedIn, il existe un "biais de proximité", défavorable aux télétravailleurs.
À compétences égales, le présentéisme est privilégié
Une étude LinkedIn, réalisée par YouGov a interviewé en ligne 266 cadres d'organisations comptant plus de 1 000 employés, réalisant un chiffre d'affaires annuel de plus de 215 millions d’euros pendant le mois d’août de 2021. Citée par BFM TV, l'enquête révèle que quatre salariés sur dix craignent que le télétravail aura un impact sur leur carrière, et la plupart (85 % d'entre eux) estiment que cet impact sera négatif. Mais, cette crainte est-elle fondée ? L'enquête de LinkedIn semble le confirmer.
La culture du présentiel avantage les salariés qui restent au bureau auprès de leurs employeurs
35 % des salariés interrogés pensent que le travail à domicile est encore mal perçu et ils ne se trompent pas. Selon l'étude, la culture du présentiel reste forte du côté des cadres : seulement 33 % des patrons redoutent l'apparition de ce biais de proximité. Mais, alors, faut-il éviter le télétravail pour bénéficier d’un développement de carrière plus favorable ? Selon les optimistes du télétravail, c'est aux entreprises de lutter contre ce biais pour favoriser l’adoption des postes plus flexibles. Pour éviter ce biais de proximité, un tiers des entreprises de l'enquête disent vouloir mettre en place des mécanismes spécifiques. Pour Fabienne Arata, Country Manager de LinkedIn France, il faut s’assurer que les télétravailleurs ne se sentent pas exclus. "Nous risquons d'effacer tous les grands progrès réalisés au cours des 19 derniers mois si les professionnels ont l'impression qu'ils doivent être au bureau pour progresser dans leur carrière. Nous ne devons pas succomber au présentéisme. Pour que ce nouveau monde du travail fonctionne vraiment pour tout le monde, les dirigeants doivent réévaluer les possibilités d'apprentissage et de développement, les évaluations de performance et les perspectives de carrière à travers un prisme, qui place la personne au centre, et non le lieu", affirme-t-elle.
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