Travailler moins pour vivre mieux, ou la nouvelle tendance du "détravail"
Le marché du travail est en ébullition, et avec la pandémie, les actifs adoptent de nouveaux comportements. Nous avons récemment parlé de la tendance appelée la “grande démission”, qui pousse de nombreux salariés à quitter leurs emplois, même bien rémunérés, en raison des sacrifices demandés et du manque de sens dont ces postes souffrent. Voici un autre phénomène plus local, appelé le “détravail”. Répérée par FranceInfo, cette nouvelle tendance émerge au sein des jeunes générations d’actifs, qui privilégient la qualité de vie par rapport au salaire, et rejettent l’abnégation qui était la norme dans le monde du travail de leurs parents.
Les jeunes n'aspirent pas aux mêmes objectifs que leurs parents
Le “détravail” est différent du mouvement FIRE, qui préconise de travailler dur en économisant jusqu'à l'age de quarante ans, pour prendre sa retraite très tôt et vivre en liberté dans l’indépendance financière. Au contraire, les adeptes du “détravail” préconisent de ne travailler que le temps strictement nécessaire, dans une logique de décroissance et de préoccupations environnementales, pour pouvoir profiter de la vie et du temps libre le plus tôt possible. À Nantes, cette tendance est illustrée par le Collectif Travailler Moins (CTM), qui affirme que le rapport des jeunes au travail a beaucoup changé. Ils veulent faire du sport, préparer à manger tranquillement, avoir du temps pour leurs amis... En définitive, ils rejettent le modèle des anciennes générations : "Mes parents faisaient toujours du six jours sur sept à fond", explique Romane, 24 ans, qui vient d'ouvrir son cabinet de podologue à Ploemeur (Morbihan), en Bretagne, et qui, selon la philosophie du mouvement du “détravail”, ne prendra pas beaucoup de patients pour pouvoir bénéficier d’une bonne qualité de vie.
Un mouvement restreint à quelques privilégiés
Cette tendance semble cependant très limitée. La plupart des “détravailleurs” sont des jeunes diplômés sans enfant, qui peuvent se permettre de “detravailler” grâce à la sécurité financière offerte par leurs parents, qui leur ont permis de réaliser des études qui leur assurent des activités bien rémunérées. C’est ce qui leur permet de peu travailler volontairement, sans problème pour couvrir leurs besoins de base. Même s’il est difficile d’analyser l’ampleur et les conséquences à moyen et long terme de ce phénomène, ce mouvement n’aide pas à combattre la pénurie de recrutement dans plusieurs secteurs en tension.
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