Une vague de démissions s'abat sur la France
Après deux ans de crise sanitaire, les démissions en France ont augmenté de près de 20 %. En quête de sens, dénonçant des salaires trop bas, près de 470 000 Français ont quitté leur CDI au premier trimestre de l’année 2022. Les confinements successifs, les mesures gouvernementales paradoxales et le contexte socio-économique sont d'autant de facteurs qui ont sonné le ras-le-bol du travail.
Le "Big Quit" venu des États-Unis...
C’est aux États-Unis que ce phénomène a d'abord pris de l’ampleur. Le "Big Quit", ou grande démission, qui affecte les entreprises américaines, en est l’incarnation. Près de 48 millions d’Américains ont décidé de prendre le large en 2021. Cette année, les départs continuent de s’accélérer. Selon le département américain du Travail, 4,4 millions de personnes ont déjà donné leur démission en 2022.
La Pew Research Center a mené une enquête pour mieux comprendre les motivations des personnes à quitter leur emploi. Elle indique que les bas salaires (63 %), l’absence de perspectives d’évolution (63 %) ou encore le sentiment de manque de respect et de considération au travail (57 %) poussent les Américains à prendre la porte de sortie.
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D'autres facteurs ont également poussé les salariés à quitter leur travail : "Pendant la pandémie, le télétravail a servi de révélateur à tout ça, donc moi, plus que de grande démission, je parle de grande prise de conscience", explique Chris Kayes, professeur de management à l'université George Washington de Washington.
Cette vague de démissions inquiète les entreprises, qui se retrouvent privées de main d’œuvre, et poursuit son chemin vers la France.
… s'exporte en France
En mai dernier, huit étudiants d’AgroParisTech martelaient que "ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire, en servant les intérêts de quelques-uns". Si le propos était tenu dans un objectif écologique, le discours général a rapidement résonné à l'échelle nationale.
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D'aucuns rapportent une "maltraitance sociale", d'autres dénoncent des "emplois destructeurs", et certains rêvent de "sortir du système". En tout cas, beaucoup n'ont plus de vision d’avenir à long terme, souvent en raison des décisions gouvernementales paradoxales. Ils décident alors de tout plaquer ; 1,6 million de démissions de CDI en 2021, selon le ministère du Travail.
Les observateurs s’inquiètent de la menace économique qui plane sur la France, suite à ce phénomène social. Un phénomène qui semble s’installer dans la durée, car "42 % des moins de 35 ans envisagent de démissionner dans les 12 prochains mois", comme le rapporte Europe 1.
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