Covid-19 : les animaux, victimes collatérales de notre consommation de masques
Le masque est devenu en un an l’objet incontournable de nos journées depuis le début de l’épidémie mondiale liée à la Covid-19 : il ne nous quitte pas, voire il envahit notre quotidien. Et pourtant, cette consommation aurait un impact important sur l’environnement : la pollution par les masques et les gants en latex aurait bondi de manière spectaculaire en un an. OceansAsia estime à 1,56 milliard le nombre de masques ayant rejoint les océans en 2020. Sachant qu’un masque chirurgical mettrait au minimum 450 ans à se désagréger selon les informations de France Inter, nous sommes face à une nouvelle forme de pollution touchant la faune et la flore.
Une étude a été publiée fin mars par des chercheurs néerlandais, dans la revue Animal Biology. Les auteurs de l’étude, Auke-Florian Hiemstra et Liselotte Rambonnet, estiment « que nous utilisons chaque mois 129 milliards de masques et 65 milliards de gants dans le monde ». Les victimes collatérales seraient les animaux : soit ils ingèrent ces déchets et risquent l’indigestion soit ils sont piégés dedans et finissent par mourir d’épuisement après avoir tenté de s’en réchapper. Ces derniers temps, des singes ont été vus en train de mâcher des masques de protection, des poissons ont été piégés dans des gants en latex aux Pays-Bas et des oiseaux ont été repérés construisant leur nid avec des gants et des masques à Amsterdam.
Ils ne seraient pas les seuls concernés selon l’étude : chauves-souris, renards, hérissons, crabes, pieuvres, chats, chiens en souffriraient également… Un manchot de Mangellan échoué sur une plage du Brésil avait un masque facial dans l’estomac. « Les animaux s'affaiblissent parce qu'ils s'emmêlent ou meurent de faim à cause du plastique dans leur estomac. Les vertébrés et les invertébrés sur terre, dans l'eau douce et dans l'eau de mer s'emmêlent ou sont piégés dans les déchets du coronavirus », nous disent les auteurs de l’étude.
Ces derniers ont choisi de s’appuyer sur des sources différentes dans le monde entier pour enrichir leur étude : les réseaux sociaux, les journaux locaux, des photographes spécialisés, les ramasseurs de déchets, des spécialistes des animaux… Un site internet est à disposition de tous pour partager les situations malheureuses d’animaux piégés par un masque ou gant jetable et pour "mesurer toute l'ampleur de ce problème".
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