"Deux réacteurs par an" : EDF met les gaz pour relancer le nucléaire
Malgré la dette abyssale de 54 milliards d'euros que le groupe porte sur ses épaules, le PDG d'EDF a annoncé vouloir déployer "deux réacteurs par an" à compter de l'année prochaine. L'idée est simple : relancer le nucléaire français grâce aux réacteurs EPR.
Disons-le, nous sommes loin du niveau actuel de "un ou deux (réacteurs) par décennie". Mais le PDG se veut rasssurant : "On a déjà fait quatre par an", dans les années 1970-80, "c'est que c'est possible".
Aujourd'hui, seules deux centrales dotées d'EPR d'EDF sont en marche dans le monde, en Finlande et en Chine. Bientôt, l'EPR normand de Flamanville devrait voir le jour, avec 12 ans de retard.
Lancé en 1992 comme le top de la technologie nucléaire, sur une collaboration initiale franco-allemande, le réacteur pressurisé européen (EPR) a été conçu pour relancer l'atome en Europe, après la catastrophe de Tchernobyl de 1986, en promettant une sûreté et une puissance accrues. Mais le fleuron n'a eu de cesse d'accumuler les difficultés, sur fond de perte de compétences dans la filière, alors que la construction du dernier réacteur mis en service en France a commencé en 1991.
Aujourd'hui, bien qu'il y ait de nombreux projets sur la table, notamment avec le gouvernement français, EDF a du mal à tenir son calendrier... et ses coûts. C'est d'ailleurs un reproche qu'avait fait Bruno Le Maire au groupe.
Malgré tout, EDF se dit lui pleinement mobilisé pour parvenir à un modèle d'EPR2 optimisé et standardisé, tenant compte des pièges du passé. "Il faut simplifier la construction (...) standardiser le nombre et le type d'équipements", a expliqué Joël Barre, délégué interministériel au nouveau nucléaire. Pour EDF, l'objectif est d'atteindre un "effet de série", donc construire des réacteurs de manière industrielle pour être plus compétitif.
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