Les emballages des “fast-food” à nouveau montrés du doigt en raison des perfluorés toxiques

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FranceSoir
Publié le 04 avril 2022 - 19:22
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Les PFAS sont souvent appelés "produits chimiques éternels" parce qu'ils ne se décomposent pas dans l'environnement.
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Pendant l'épidémie de Covid-19, les restaurants ont connu plusieurs mois de fermeture et de nombreux consommateurs se sont tournés vers les repas à emporter et livrés, proposés par les enseignes de restauration rapide. En France, l'offre de "fast-food" à emporter n’a fait qu'augmenter ces dernières années, de 11 % entre 2019 et 2021. En octobre 2021, le rapport annuel réalisé par CHD Expert, cabinet d’analyse de référence du secteur de la restauration, estimait à 48 800 les points de vente de repas à emporter "fast-food" en France, générant, selon l’Ademe, 220 000 tonnes d’emballages usagés. Une autre analyse du "Consumer Reports" dénonce le fait que certaines chaînes de "fast-food" multinationales utilisent des emballages étanches à la graisse contenant des "produits chimiques permanents, appelés PFAS, ou perfluorés toxiques, qui ne se décomposent pas dans l’environnement et sont liés à un certain nombre de problèmes de santé". Ce nouveau rapport intervient plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, reflétant ainsi l’augmentation flagrante de la pollution liée à ces emballages.

Burger King parmi les marques utilisant le plus d’emballages PFAS

Les niveaux les plus élevés d'indicateurs de perfluorés toxiques ont été trouvés dans les emballages alimentaires de Nathan's Famous, Cava, Arby's, Burger King, Chick-fil-A, Stop & Shop et Sweetgreen, selon l’enquête publiée jeudi 24 mars par Consumer Reports. Les PFAS sont utilisés dans les emballages alimentaires pour empêcher la graisse et l'eau de pénétrer à travers les emballages alimentaires et les gobelets. On peut également les retrouver dans l'encre utilisée pour imprimer les logos et les instructions sur les contenants alimentaires. L'enquête de Consumer Reports a analysé 118 emballages alimentaires vendus par 24 entreprises dans la région des trois États de New York, du New Jersey et du Connecticut aux États-Unis.

Poser des limites et les faire respecter, ça marche

Alors qu'aux États-Unis, il n’existe pas de régulation pour ces produits toxiques, des pays comme le Danemark ont fixé une limite réglementaire très efficace, selon Xenia Trier, experte en produits chimiques, environnement et santé humaine à l'Agence européenne pour l'environnement. "Au Danemark, nous avons constaté à la fois une diminution de la non-conformité par l'industrie de 60 % à environ 30 % et une diminution des niveaux de PFAS dans les produits d'emballage au cours des dix dernières années", a déclaré Xenia Trier à CNN. Selon un rapport de "Générations Futures", la réglementation est aujourd’hui insuffisante. Pour Jitka Strakova, auteure principale de l'étude, suivre le modèle du Danemark pourrait s’avérer très efficace. Selon cette enquête, aucun des sachets de frites McDonald's achetés au Danemark ne présentait de traitement aux PFAS, alors qu'un traitement intentionnel aux PFAS a été constaté pour les mêmes articles achetés en République tchèque et au Royaume-Uni.

Des produits chimiques qui finissent dans la mer

Les PFAS sont souvent appelés "produits chimiques éternels" parce qu'ils ne se décomposent pas dans l'environnement. Selon une méta-analyse internationale publiée en juin dans la revue scientifique Nature Sustainability, les emballages de la nourriture à emporter représentent 50 % à 88 % des déchets marins. En 2018, une étude de la Commission européenne montrait déjà que les déchets les plus retrouvés sur les plages européennes étaient issus de la restauration à emporter.

Amener ses propres emballages, une solution au problème ?

Mis à part les "fast-food" qui essaient de trouver des alternatives plus écoresponsables, la loi antigaspillage française prévoit que les restaurateurs servent des repas à emporter dans les contenants amenés par les clients, suivant le principe du vrac. Lorsqu’un client vient avec son propre contenant, il pourrait bénéficier d’un tarif réduit sur les boissons. Cela est très peu appliqué dans les faits, selon l’ONG No Plastic In My Sea. De son côté, "Générations Futures" préconise comme alternative de proposer à la vente à emporter des contenants en verre et en céramique, et de sensibiliser les citoyens pour qu’ils puissent exercer une pression auprès des entreprises.

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