Les eurodéputés ont voté pour une nette réduction de l'utilisation des pesticides
Mardi 24 octobre, après d'âpres négociations, les eurodéputés ont voté pour la réduction drastique de l'utilisation des pesticides sur le Vieux continent. Alors que la gauche juge que ce n'est pas encore assez, la droite et les syndicats agricoles majoritaires fulminent.
C'était un texte clé du Pacte vert, proposé en juin 2022 par la Commission européenne. Il a trainé en longueur, mais a été repris par la commission Environnement du Parlement européen, pour finalement être adopté ce jour, à 47 voix contre 37.
Les deux mesures phares du texte sont les suivantes : réduire de 65% l'utilisation des pesticides "les plus dangereux" d'ici à 2030 (dont le glyphosate) ; bannir les pesticides chimiques dans les "zones sensibles" (espaces verts urbains, terrains de jeux et de sport, sentiers publics, aires Natura-2000...)
Comme le rapporte l'AFP, au grand dam des élus écologistes, l'interdiction pure et simple du glyphosate a été rejetée.
Le groupe PPE (droite) s'y opposait farouchement, tout comme les syndicats agricoles majoritaires (Copa-Cogeca) : "Face à l'impact de la guerre en Ukraine (sur les marchés des céréales), cette proposition met en grave danger l'indépendance (européenne) en termes de sécurité alimentaire", estimait lundi l'élu conservateur autrichien Alexander Bernhuber, évoquant le risque d'une chute des rendements qui entraînerait des importations accrues.
En face, le rapporteur du texte Sarah Wiener s'est félicitée d'avoir trouvé des "compromis réalisables" à l'issue d'un débat "idéologiquement chargée et dominé par le lobbying" de l'agrochimie. Ces compromis se fondent notamment sur la promotion de "composants de substitution", des "pesticides à faible risque" que les eurodéputés veulent voir se démocratiser.
Le texte doit désormais faire l'objet d'un vote en plénière au mois de novembre, avant de futures négociations avec les États, une fois que ceux-ci auront arrêté leur position.
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