L’océan abrite 26 000 tonnes de déchets liés au Covid-19
Selon une nouvelle étude scientifique, ce sont plus de 26 000 tonnes de déchets plastiques liés à la pandémie de Covid-19 qui reposeraient aujourd’hui au fond des océans. La faute à un mauvais traitement des déchets médicaux dans certains pays comme l’Inde ou la Chine.
Des déchets qui menacent les océans
Masques, blouses médicales, kits de dépistage… Depuis mars 2020, ces fournitures sont devenues indispensables pour nous protéger d’une infection au Covid-19 et pour gérer la pandémie. Pourtant, des milliers d’exemplaires de ces objets sont aujourd’hui une nouvelle menace pour la biodiversité des océans.
C’est ce que met en lumière une nouvelle étude scientifique publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Selon ses auteurs, plus de 26 000 tonnes de déchets plastiques liés à la pandémie sont aujourd’hui en train de polluer les océans. Soit l’équivalent, en poids, de 2 500 bus ou de 4 500 éléphants.
8,4 millions de tonnes de déchets produites en 18 mois
Cette estimation ne prend en compte que les déchets produits et rejetés dans les eaux entre mars 2020 et août 2021. Quatre types de déchets ont été pris en compte dans l’étude : les déchets hospitaliers, les kits de dépistage de virus, les équipements de protection individuels, et enfin les surplus d’emballages liés à l’explosion du commerce en ligne.
Selon les chercheurs, 8,4 millions de tonnes de déchets ont été produites en l’espace de 18 mois à travers le monde et 2,6 millions de tonnes supplémentaires devraient être produites d’ici fin 2021. 87,4 % de ces déchets sont des déchets hospitaliers. Suivent les masques (7,6 %), les emballages plastiques liés aux achats en ligne (4,7 %), et enfin les kits de dépistage (0,3 %). « La raison pour laquelle les hôpitaux génèrent davantage de déchets est simple, explique à Reporterre Yanxu Zhang, l’un des auteurs de cette étude. Un masque ne pèse que cinq grammes. Le matériel médical (bouteilles, draps, gants, écrans faciaux, housses etc.) est en comparaison bien plus lourd. »
Une mauvaise gestion des déchets plastiques
Si cette quantité colossale de déchets plastiques finit au fond des océans, c’est parce que certains pays peinent à traiter les déchets médicaux. C’est par exemple le cas de l’Inde, de la Chine ou du Brésil.
Avec des conséquences désastreuses sur la biodiversité sous-marine. D’ici la fin du siècle, 70,5 % des déchets liés à la pandémie se retrouveront sur les plages, tandis que 28,8 % finiront leur course au fond de l’eau.
Et les auteurs ne sont guère optimistes sur nos capacités à enrayer une telle pollution. La solution principale étant d’améliorer la gestion des déchets médicaux, en particulier dans les pays en développement.
« Il est peu probable que nous parvenions à résoudre ce problème en peu de temps, en particulier à cause du manque de ressources disponibles. La situation pourrait cependant être améliorée en sensibilisant le public aux conséquences de la mauvaise gestion de ces déchets », conclut Yanxu Zhang.
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