Une étude classe la France comme un des pays les plus polluants en matière de déchets électroniques
Avec la montée des services numériques, la numérisation de l’industrie, du commerce et des services, le télétravail, et tous les usages numériques en général, les appareils électroniques et gadgets envahissent les foyers et les entreprises, la pollution liée aux déchets numériques explose. Selon une étude Global E-waste Monitor 2020 , les déchets électroniques sont pourtant les grands oubliés des efforts environnementaux, et la France se classe dans le top 5 des pays les plus polluants en matière d’e-déchets.
Smartphones, ordinateurs portables, consoles de jeux vidéo...Le chiffre de pollution dans le monde est en hausse
En 2019, le monde a généré 53,6 milliards de tonnes de déchets numériques, soit une moyenne de 7,3 kg par habitant. La production mondiale de ces déchets a augmenté de 9,2 milliards de tonnes depuis 2014 et devrait atteindre 74,7 milliards de tonnes d'ici 2030, soit presque le double en seulement 16 ans. Cette augmentation est due à une consommation plus élevée, aux cycles de vie courts des appareils, et à la faiblesse des possibilités de réparation. L'Europe se classe au premier rang mondial en termes de production de ces déchets par habitant, avec 16,2 kg par habitant. La Norvège détient le record avec 26 kg par habitant, le Royaume-Uni est deuxième avec 23,9 kg de e-déchets produits par citoyen chaque année. La France complète le podium européen, en troisième position, avec 21 kg par personne.
Le recyclage et l’obsolescence programmée: les clés pour combattre la pollution numérique
Selon le rapport, les activités de recyclage ne suivent pas le rythme de la croissance mondiale des déchets électroniques. Les statistiques montrent qu'en 2019, en Europe, le taux de collecte et de recyclage était de 42,5%, un taux plus haut que sur les autres continents. Mais dans les pays à revenu élevé, les infrastructures de recyclage des déchets ne permettent de traiter qu’environ 8% des déchets électroniques, mais il s'agit principalement de petits appareils.
En 2019, seuls 17,4% des déchets électroniques ont été correctement collectés et recyclés, ce qui est une catastrophe pour l'environnement et la santé humaine.
Une proposition de loi pour réduire l’empreinte environnementale du numérique en France
En France, la pollution numérique est en hausse. Sa part pourrait passer de 2 % à 7 % d’ici 2040, si rien n’était fait. Une proposition de loi vise a s’attaquer à l’empreinte environnementale du numérique en France. Selon Jean‑Michel Houllegatte, co‑auteur de la proposition de loi “la part du numérique dans l’empreinte carbone de la France va augmenter considérablement avec la multiplication du volume de données et l’explosion du nombre de terminaux et d’objets connectés”. Malgré ce constat très sombre, l'objectif de la loi n’est pas de condamner le numérique, mais de le réguler et de s’attaquer à des questions comme la réparabilité des équipements. Mercredi 21 octobre, Apple et Google ont été interrogés par la commission à ce propos.
Guillaume Chevrollier, co‑auteur de la proposition de loi, a signalé que la faible durée de vie des terminaux est une obsolescence désirée, difficile à remettre en cause: le consommateur veut posséder les dernières technologies mises à sa disposition. Il existe pourtant aussi le problème réel de l’obsolescence matérielle.
Renforcer la lutte contre l’obsolescence programmée, sanctionner l’obsolescence logicielle, ou encore allonger la durée de la garantie légale de conformité des produits numériques de deux à cinq ans sont des pistes de la proposition de loi pour réduire le volume de déchets numériques émis par la France.
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