Agribalyse, une application web pour connaître l’impact environnemental de nos assiettes
Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la qualité de leurs aliments, mais aussi à leur impact sur l’environnement. L'élevage des vaches qui produisent le beurre, le lait, est-il responsable ou très polluant? Ces kiwis, sont-ils locaux, où viennent-ils de très loin, au prix d'importantes dépenses énergétique pour le transport? Ces facteurs déterminent si les plats que se préparent ou achètent les consommateurs sont plus ou moins respectueux de l'environnement. Pour centraliser ces informations et les mettre à disposition de tous, l'Ademe et l'Inrae ont développé l'application web Agribalyse, qui existe depuis 2009, qui vient de faire peau neuve, ce qui en fait enfin un outil utilisable par le grand public.
Du champ à l'assiette : l'important est le cycle de vie des produits alimentaires
Depuis 2009 Agribalyse compile les données en open data sur l'impact environnemental des produits agricoles. Désormais, la base de données recueille l'analyse de cycle de vie de 200 productions agricoles et de 2 500 produits alimentaires pour élaborer un score sur chaque aliment. Le score prend en compte quatorze indicateurs permettant d'évaluer les impacts des différentes étapes de vie d'un produit : l'air, l'eau, les sols, le climat. L'objectif est de détailler les étapes du cycle de vie de chaque aliment et mettre en lumière quels aspects de la production peuvent être améliorés pour réduire leur empreinte environnementale.
Agribalyse devient plus accessible au consommateur
L'outil était jusqu'à maintenant surtout utilisé par les professionnels, producteurs et restaurateurs, et restait moins accessibles aux consommateurs en raison de la nature complexe et scientifique des informations. C'est ce qui vient d'être amélioré avec la refonte de l'application web. Vincent Colomb, ingénieur à l'Ademe et coordinateur du programme explique pour Actu-environnement que
« C'est une information scientifique, complexe à appréhender pour le consommateur. Il faut travailler encore pour que cette information soit accessible. C'est notamment l'objet des travaux sur l'affichage environnemental, qui sont menés en parallèle ».
Une cantine plus écologique mais aussi plus saine grâce à l’open data
Les préoccupations environnementales sont au centre du débat aussi dans les cantines. Depuis novembre 2019, la loi Alimentation (aussi appelée loi Egalim), oblige à une certaine végétalisation des menus de la cantine (pour une durée de deux ans) pour améliorer l'impact environnemental de l'alimentation dans les écoles. 12 millions d'élèves sont concernés par les repas à la cantine et plus d'un milliard de repas sont servis chaque année de la maternelle au lycée. Les cantines sont donc un lieu absolument essentiel d’éducation au goût, à la diversité et aux enjeux environnementaux. Un menu végétarien sur une journée de la semaine peut potentiellement bouleverserpositivement les habitudes alimentaires des enfants. Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et Alimentation à Greenpeace France félicite les écoles primaires, où 71% des élèves ont en effet droit chaque semaine à un menu végétarien (obligatoire ou optionnel) contre seulement 10% il y a deux ans. »
Les cantines ont aussi une base de données, pour orienter la composition de leurs menus à partir des données nutritionnelles de chaque aliment recueillies par Ciqual, la base de données référence sur la composition des aliments gérée par l'ANSES. Maintenant, en plus de la végétalisation d'un repas par semaine, les cantines peuvent aussi utiliser Agribalyse pour connaître le score environnemental des aliments qui composent l'intégralité de leurs menus. En tapant par exemple “roquette” sur le site Agribalyse, l’utilisateur connaît immédiatement la note environnementale des différentes étapes de production, les émissions Co2 par kg. Ces informations peuvent être mises en perspective avec les données nutritionnelles du site Ciqual pour composer des menus sains et durables.
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