L’Académie française s’inquiète de l’usage de plus en plus fréquent du "franglais"
L’Académie française tire la sonnette d’alarme dans un rapport rendu public mardi 15 février : il en ressort que différentes menaces pèsent sur la langue française, notamment l’utilisation du "franglais" dans la langue de Molière. En effet, l’anglais est partout dans notre quotidien, notamment dans la communication institutionnelle.
Le 9 janvier dernier, l’Académie française a mis en place une commission pour se pencher sur cette question. Elle est composée de Gabriel de Broglie, Florence Delay, Danièle Sallenave, Dominique Bona, Amin Maalouf et Michael Edwards. Ils ont étudié l’évolution de la communication institutionnelle en cours depuis quinze ans. Il en résulte une « envahissante anglicisation » du français. Ce "franglais" est l’utilisation d’un anglais au rabais et non de la belle langue de Shakespeare, entrainant une « altération du sens et de la fonction des mots ». D’ailleurs, la cohérence orthographique de ce "franglais" et la non-régularité rend encore plus complexe leur compréhension.
« French days » dans les magasins, « Sky Team » chez Air France, « Easy drive » chez Renault. Le "franglais" se décline également dans le milieu touristique « Sarthe me up » ou « Venez rider derrière des Correct Craft 200 Air Nautique »… Ce mélange des deux langues inquiète les membres de l’Académie française. En effet, les Immortels ont peur que cette omniprésence de l’anglais dans notre langue opère une fracture sociale et générationnelle. L’académicien Daniel Rondeau parle même de « danger culturel » : « tout est lié : notre littérature, notre culture, notre histoire. La langue française allie à la fois le goût des mots et le choix de la liberté. Il ne faut pas abandonner ce combat, parce que ce serait renoncer à une part essentielle de nous-même ».
Le risque de l’utilisation du "franglais" est de perdre une partie de la population française. « Le vocabulaire anglo-américain est souvent considéré à tort comme bien connu du public en général », alerte l’Académie française. Cette utilisation favorise une « insécurité linguistique » pour ceux qui ne comprennent pas.
Selon un sondage réalisé par le Credoc, 47 % des Français seraient agacés par les slogans avec des mots anglais. Et 70 % des Français (sondage Credoc) estiment que la langue française se serait détériorée dans les médias et les réseaux sociaux depuis plusieurs années.
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