Le Beaujolais Bayrou nouveau est arrivé. A temps pour Noël des ordonnances ?(deuxième partie)
Bon. Comme convenu, je commence cette seconde partie par la liste non exhaustive des retournements de veste, des baisers de judas, des forfaitures, en tous genres que notre nouveau Premier Ministre a opérés durant sa carrière politique.
François Bayrou avait plusieurs fois vilipendé le bilan d'Emmanuel Macron, lorsque ce dernier était ministre de l’Économie (d’août 2014 à août 2016) de François Hollande :
« Emmanuel Macron est le principal responsable de la politique économique de François Hollande depuis quatre ans. Pour quel résultat ?», s’interrogeait-il avec acidité en septembre 2016.
Et, son invective à l'encontre du candidat Emmanuel Macron, en 2017, chez Jean-Jacques Bourdin fut plus rude encore :
« Il y a là une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois par plusieurs grands intérêts financiers et autres, qui ne se contentent pas d’avoir le pouvoir économique, mais qui veulent avoir le pouvoir politique. On a déjà essayé en 2007 avec Nicolas Sarkozy et ça n’a pas très bien marché. On a essayé en 2012 avec Dominique Strauss-Kahn. »
Mais, l’improbité intellectuelle (et plus si affinités) de François Bayrou, « l'homme politique », ne s'arrête pas là.
Oh que non !
Souvenez-vous. Il avait appelé à voter Nicolas Sarkozy en 2007 (contre Ségolène Royal), puis retournement de veste en 2012 : François Bayrou a appelé à voter contre Nicolas Sarkozy (précisément, il a appelé à voter François Hollande). Pourquoi ? Parce que (friponnerie entre fripouilles au jeu de la Rente politique), une fois élu président de la République en 2007, grâce à cet appel à voter pour lui, Nicolas Sarkozy n'a pas donné à François Bayrou, le poste de ministre qu'il lui aurait été promis en échange de cet appel.
En 2017, après avoir d'abord fustigé Emmanuel Macron comme susdit, il s'est rallié à lui. Ceci aurait toujours et encore été contre la promesse d'être nommé ministre ! Le poste de ministre de la Justice qu'il briguait qu'il a dû quitter néanmoins à peine un mois et quatre jours plus tard, mis en examen pour les faits de détournement de fonds publics qu'il était, ces faits pour lesquels (je le répète, car c'est important), finalement, notre actuel Premier Ministre a été renvoyé devant le tribunal correctionnel. Ces faits sur lesquels la cour d'appel de Paris est appelée à statuer en second ressort, sans doute fin 2025.
Il ne restait alors plus pour survivre pécuniairement au pauvre François Bayrou, que de modestes émoluments. L'argent de poche qu'il perçoit pour les deux autres fonctions publiques rémunérées qu'il exerce (outre celle de Président du Conseil national de la refondation qu'il affirme occuper gratuitement), en plus des avantages en nature qui vont avec et qui sont tout autant « modestes » : maire de Pau à 4 694,51 euros brut par mois, et Président de la communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées, à 3 072,63 euros brut par mois. Soit à peine 7 767,14 euros bruts par mois au total. C'est-à-dire l'équivalent de seulement 4,5 smic par mois d'argent de poche : une misère. Surtout si on compare cela aux dizaines de milliers d’euros que son prédécesseur empoche chaque mois. Dans le classement du top des percepteurs « des ors ou de l’or de la Ripoublique », François Bayrou ferait-il triste mine, était-il relégué en seconde division ?
Histoire de remédier à cela, Emmanuel Macron aurait créé un poste exprès pour François Bayrou : « Haut-Commissaire au plan. » Cette fonction sans aucune utilité concrète véritable (1), qu'il exerce depuis le 3 septembre 2020, et au salaire de 4 000 € euros net par mois, à propos duquel François Bayrou a eu ce commentaire, le 7 février 2021 :
« Quand on gagne 4 000 euros par mois, On est de la classe moyenne. »
💬 Est-on riche avec un revenu de 4.000 euros par mois ?
🗣 "On est de la classe moyenne", répond François @bayrou
Le replay #LeGrandJury 👉https://t.co/ZgShT5tyUW pic.twitter.com/pUWHm7iMmk— Le Grand Jury (@LeGrandJury) February 7, 2021
C'était pour minimiser l'impact que ce haut parasite a sur les dépenses publiques depuis 45 ans.
Diable !
À ces 4 000 € euros par mois, ajoutons les 7 767,14 € par mois qu'il perçoit (voir supra) comme maire de Pau et comme Président de la communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées. Il faut également ajouter les sommes qu'il perçoit également, toujours sur les deniers publics, avec les retraites d'autres fonctions politiques qu'il a exercées : sa retraite de ministre de l'Éducation nationale qu'il a été sous François Mitterrand (Gouvernement Balladur) et sous Jacques Chirac (Gouvernement Juppé) ; sa retraite de ministre de la Justice qu'il a été sous Emmanuel Macron, sa retraite de député français et sa retraite de député européen. En vrai percepteur des deniers publics, et excellent acteur de théâtre, capable de déclamer des fausses vérités et de vrais mensonges au peuple, couplé avec ses actes potentiellement illicites, ceci en faisait donc le candidat idéal pour être nommé au poste de premier ministre.
Et attendez ! Ce n'est pas tout. François Bayrou est aussi administrateur de « France Galop » (nommé par Édouard de Rothschild), avec Arnaud Lagardère : une société dont le budget annuel constitué essentiellement de subventions étatiques est de 8 milliards d'euros par an, et qui verse, tenez-vous bien, à son Président, un salaire de 30 000 euros net par mois.
Et, François Bayrou, éleveur de chevaux, fait également partie du conseil d'administration de AECC : le syndicat des entraîneurs des chevaux de courses, une activité qui génèrerait plus de dix milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, au sein d'une gestion 100 % occulte.
Voilà. C'est cet homme qui a osé affirmer, lors de la cérémonie de passation de pouvoir, pendant ce qui fut donc son premier discours comme Premier Ministre :
« J'ai fait toute ma vie sans l'équité. »
Remarquez, quelque part, c'est la vérité. Puisque François Bayrou s'est goinfré toute sa vie durant sur le dos des Français, payé à ne rien faire par les Français qui eux travaillent dur pour payer les salaires énormes et avantages en nature pharaoniques des politiciens, j'insiste : c'est la vérité. La réalité inacceptable qu'il nous faut dès lors absolument changer : François Bayrou a fait toute sa vie sans l'équité. Dans l’iniquité totale. Comme tous les autres membres de la caste parasite des politiciens et hauts fonctionnaires au pouvoir depuis 60 ans, ces parasites hautement nuisibles et traîtres à la patrie, qui nous a collé une dette publique de 3 200 milliards.
Comme c'est un vendredi 13 qu'il a été nommé dans la fonction grâce à laquelle il va pouvoir se goinfrer à vie plus que ce qu'il n'a pu le faire depuis 45 ans, décidément, François Bayrou, pique-assiette ultime Premier Ministre : pour la France et les Français, à l'inverse, cela n'annonce rien de bon. Pourquoi ? Comme je l’avais précédemment indiqué, François Bayrou se présente comme le dernier degré de liberté d’un Emmanuel Macron repoussé contre le mur de la réalité et non plus maitre du spectacle de téléréalité politique qu’il nous offre à nos frais depuis sept ans. Comme, il donne donc les quasi pleins pouvoirs à Emmanuel Macron sans que celui-ci ait recouru à l’article 16, on devrait en être pour quelques ordonnances. Je m’explique.
Le projet de loi de finance proposée le 10 octobre 2024 par le gouvernement Michel Barnier n’a pas été ratifié. Et, l'article 45 de la LOLF prévoit que « le Gouvernement dépose immédiatement devant l'Assemblée nationale un projet de loi spéciale l'autorisant à continuer à percevoir les impôts existants jusqu'au vote de la loi de finances de l'année. Ce projet est discuté selon la procédure accélérée. Après avoir reçu l'autorisation de continuer à percevoir les impôts soit par la promulgation de la première partie de la loi de finances de l'année, soit par la promulgation d'une loi spéciale, le Gouvernement prend des décrets ouvrant les crédits applicables aux seuls services votés ». De plus, l’article 47 de la constitution concernant le PLF décrit que « Si l'Assemblée nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance. Si la loi de finances fixant les ressources et les charges d'un exercice n'a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cet exercice, le Gouvernement demande d'urgence au Parlement l'autorisation de percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services votés. »
En résumé, en appliquant les divers délais, soit un total de soixante-dix jours au 10 octobre 2024, date du dépôt de PLF par Michel Barnier, nous arrivons au 19 décembre 2024. Une situation inédite certes, mais qui laisse présager que François Bayrou devrait faire usage d’ordonnances, qu’il aura préalablement discutées avec le quasi-monarque Emmanuel Macron. Ne restera-t-il donc plus au peuple que des actes de conscience ou de désobéissance civile dans ce qui s’apparenterait à une forme de sécession vis-à-vis de la République de la caste pour redonner sa juste place à « La France ». J’en avais touché un mot dans l’édito, « c'est quoi « La République » ?
François Bayrou, Premier Ministre, c'est exactement comme si Emmanuel Macron s’était nommé à ce rôle. CQFD.
Je laisse le mot de la fin à Michel Ange Flori qui ainsi confirme !
1) selon son rapport d’activité 2022-2023, « le haut-commissariat au plan » est « une instance chargée d’éclairer les choix collectifs que la Nation doit prendre au regard des grands enjeux contemporains et de sensibiliser l’opinion publique à ces sujets, visant à appréhender, selon une approche globale et transversale, les défis présents et futurs qui se posent à notre pays ».
Je traduis : François Bayrou et ses collaborateurs mènent des échanges, des réunions et des rencontres avec des acteurs de terrain, repas, colloques et congrès aux frais du contribuable, desquels découlent des notes, pour « proposer » des plans d’action sur le long terme à destination des pouvoirs publics, de la société civile et des acteurs économiques. Bref, du flan. Que du vent !
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.