Affaire Benalla : Benalla et Crase armés pendant la manifestation du 1er mai ?
La polémique enfle et les questions se multiplient. Ce jeudi 19, au lendemain de l'identification par Le Monde d'un proche collaborateur d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, sur une vidéo où on le voit distinctement frapper un manifestant à terre pendant les manifestations du 1er mai, c'est un autre élément troublant qui fait surface. Ainsi, sur les images des faits (voir ci-dessous) il semble que Vincent Crase, un autre collaborateur de l'Elysée qui était présent aux côtés de Benalla au moment des faits, soit présent et surtout armé.
La violence des faits, un jeune homme malmené et frappé à terre alors qu'il avait été maîtrisé par les CRS quelques instants plus tôt, a tout d'abord focalisé l'attention (lire notre article en cliquant ici). Mais au milieu de la mêlée dans laquelle Alexandre Benalla -censé être là en simple "observateur"- porte les coups au manifestant, il semble que soit bien présent Vincent Crase, identifié comme l'homme chauve qui lève la main sur le manifestant à plusieurs reprises. En outre, si cet homme est bien Vincent Crase -ce qui restait à ce stade, ce jeudi en fin d'après-midi, sujet à caution-, il apparaît nettement que celui-ci porte un étui à pistolet à la ceinture.
Un deuxième collaborateur de Macron était présent avec #AlexandreBenalla
— Jean Hugon (@JeanHugon3) 19 juillet 2018
Il s'agit de Nicolas Crase.
Et on apprend aussi que cet homme était armé.
l'Elysée a donc envoyé une milice armée pour taper du manifestant. De mieux en mieux. pic.twitter.com/3Z1lRvw4DB
Mais cet étui abrite-t-il réellement une arme à feu? Difficile à dire, celle-ci étant cachée sous la veste de l'individu. Ce pourrait tout aussi bien être un pistolet d'alarme ou à balles en caoutchouc. Un type d'arme que le duo Benalla-Crase avait d'ailleurs prévu d'acheter dans le cadre de leur mission de sécurité au service d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017 (achat que le trésorier du parti leur a refusé)...
S'il s'agit bien d'une arme à feu et si cet homme est bien Vincent Crase, se pose alors la question de avoir si celui-ci était autorisé à porter une arme en dehors de son service (il était en repos le 1er mai dernier)?
L'homme est un ancien gendarme réserviste reconverti dans la sécurité privée et désormais employé de LREM (Christophe Castaner a confirmé ce jeudi qu'il est toujours en poste comme "agent d'accueil" au siège du parti). Pour autant, les réservistes de la gendarmerie ne sont autorisés à porter une arme qu'en service, acté par la signature d'une feuille d'engagement et s'ils sont à jour dans leur formation au tir, confirme à France-Soir le service communication de la Gendarmerie. Concernant les agents de sécurité ou garde du corps, seul un nombre très restreint d'entre eux est autorisé par les autorités à être armé mais jamais en dehors de leur service.
Bénéficiait-il d'un permis spécifique de port d'arme lié à son poste de chargé de mission auprès de l'Elysée? Contacté à plusieurs reprises ce jeudi, les services de la présidence de la République n'ont pas été en mesure de nous répondre. Mais il paraît peu probable que ce soit justifié au vu de son statut de collaborateur occasionnel "très ponctuellement mobilisé comme d'autres réservistes par le commandement militaire de l'Elysée" selon le porte-parole de la présidence Bruno Roger-Petit. Il n'était en outre pas en service pour les services de la présidence ce 1er mai.
Enfin, certains avancent sur les réseaux sociaux, Twitter notamment, qu'Alexandre Benalla était lui aussi armé. Des allégations qu'aucune image ne permet d'étayer, contrairement aux captures d'écran ci-dessus pour Vincent Crase. Une question que l'enquête ouverte ce jeudi matin par le parquet de Paris s'attachera peut-être à éclaircir.
Alexandre Benalla dispose toutefois bien d'un permis de port d'arme, selon Le Parisien. Le quotidien révèle ainsi que l'homme s'est déjà promené armé: fin 2016, alors qu'il conduit Emmanuel Macron en scooter dans les rues de Paris, il avait un pistolet caché sous la selle de son deux roues.
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